Grâce à Orisa, un purificateur d’eau 100 % mécanique, l’entreprise Fonto de Vivo lutte contre la sècheresse dans le monde avec le concours des ONG humanitaires. Initialement conçu pour ces dernières, le purificateur est également plébiscité par les particuliers depuis plusieurs mois.
« Au lancement de l’entreprise, nous ciblions déjà les particuliers », affirme Anthony Cailleau, directeur général et co-fondateur de Fonto de Vivo. Si ce marché a toujours fait partie du plan de la start-up nantaise, c’est bien avec les Organisations Non Gouvernementales (ONG) humanitaires qu’elle a pu faire connaître son purificateur d’eau 100 % mécanique, Orisa. « Dès la commercialisation de notre produit, il a servi dans plus de 25 pays à travers le monde. » se réjouit Antony Cailleau.
Créée en 2017, Fonto de Vivo est née de la rencontre entre l’actuel directeur général et David Monnier. « Il rentrait de mission humanitaire à Haïti après le tremblement de terre et voulait construire un système simple de purification d’eau, qu’on aurait pu fournir dans l’urgence à la population au moment des catastrophes. » David Monnier se rend alors à l’université de Nantes afin d’échanger avec un spécialiste, et rencontre Anthony Cailleau, à l’époque en poste à la valorisation de la recherche. « A la suite de cet entretien nous avons décidé de nous associer, raconte ce dernier. Je connaissais bien la partie business plan et financement de l’entrepreneuriat et lui le marché », explique le directeur général. Après deux ans de conception du produit avec des ONG françaises et une levée des fonds pour industrialiser et finaliser le purificateur, la start-up est prête mais le Covid retarde la commercialisation de l’objet en 2021.
Miser sur le e-commerce pour passer du BtoB au BtoC
L’objectif des deux associés est alors de prouver qu’Orisa peut fonctionner partout, avant de le proposer aux particuliers. « Nous voulions démontrer qu’il pouvait être utilisé dans les territoires les plus compliqués et par les gens les plus démunis, poursuit le directeur général. Il était important de montrer que c’est un système simple, robuste et durable. » Mission réussie pour les deux fondateurs puisque le purificateur d’eau, en plus d’être utilisé par la Croix Rouge et Médecins sans frontière, est également validé par les plus hautes instances comme l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Petit à petit, Fonto de Vivo gagne en popularité et les deux associés sont de plus en plus sollicités au sujet de leur machine. « À chaque fois que l’on faisait de la communication sur Orisa, il y avait toujours des demandes de la part de particuliers. Certains événements, comme les inondations dans la vallée de la Vésubie (arrière-pays niçois), avec des personnes privées d’eau pendant plusieurs mois, ont intensifié ces demandes. »
Prévue dès le départ, l’adaptation au marché des particuliers n’était pas attendue aussi tôt, selon le directeur général de Fonto de Vivo. « On s’est dit très vite qu’il fallait démontrer l’intérêt croissant de notre produit sur ce marché, en développant une boutique en ligne. Nous devions aussi recruter un spécialiste du e-commerce et en développer la vente sur les places de marchés. » Pour poursuivre le développement de cette boutique, de nouveaux investisseurs sont attendus afin de pouvoir « scalabiliser le modèle actuel et réfléchir à d’autres. » La start-up souhaite également adapter son marketing, le packaging, ainsi que la communication autour du purificateur.
Un produit 100 % français
Autre initiative de l’entreprise : concevoir un produit totalement français. « Il y a six ans, c’était une conviction personnelle environnementale de vouloir produire en France des choses de qualités », affirme Anthony Cailleau. Une conviction qui s’avère être un point fort aujourd’hui pour la start-up, selon ce dernier. « Ça rassure les particuliers que nous soyons une entreprise française avec des filtres français. Si demain il y a des tensions géopolitiques, les gens ne voudraient pas subir des ruptures d’approvisionnement de composants stratégiques. »
Pour l’année 2023, Fonto de Vivo a pour objectif de fabriquer et vendre 12 000 purificateurs, après en avoir écoulé 10 000 en deux ans. « Nous ciblons les particuliers en France et en Europe avec des distributeurs. Nous cherchons aussi à approvisionner les DROM/COM via des magasins de bricolages. » Autre intention de la start-up, à moyen terme cette fois, répartir de manière égale les ventes entre les particuliers et les ONG d’ici 2025.