Le 31 janvier 2024, la Commission des affaires économiques du Sénat a auditionné le Président de France Industrie sur le thème de sa « vision stratégique de l’industrie ».
Interrogé sur la conjoncture générale, les prix de l’énergie, les freins structurels et la mise en place du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), Alexandre Saubot a rappelé que « sans doute plus que jamais, l’intérêt de l’industrie et l’intérêt de notre pays sont alignés ».
Le Président de France Industrie a ensuite présenté les défis à surmonter pour réussir la réindustrialisation :
- La compétitivité : « nos entreprises industrielles sont beaucoup plus taxées que leurs grandes homologues allemandes, espagnoles ou italiennes ».
- L’énergie : « ce que l’industrie attend dans les différents secteurs, et notamment tous les secteurs où l’électricité est un sujet sensible, c’est une énergie à des prix comparables à ce que peuvent avoir nos grands concurrents comme l’Europe du Nord, la Chine, l’Amérique du Nord ».
- La compensation carbone : « aujourd’hui nous avons d’énormes doutes sur le fait que le MACF tel qu’il est construit permette de répondre à la problématique de compétitivité de l’industrie et en particulier de tous nos acteurs sensibles au prix de l’énergie. La préservation des quotas gratuits et de la compensation carbone, tant qu’on n’a pas validé que le système qu’on veut mettre à la place fonctionne, est donc pour nous une priorité sous peine de voir le schéma et la trajectoire de désindustrialisation reprendre« .
- L’attractivité : « c’est notre responsabilité d’industriels de donner à voir l’industrie de demain, technologique, innovante, dans lequel il fait bon travailler avec des perspectives de carrière, des salaires attractifs. Et puis il y a tout ce qui va autour, infrastructures […], logements, école, capacité d’accueil, travail du conjoint. Il va se poser, autour des endroits où on a une vraie réindustrialisation, des questions qui vont bien au-delà de ce que nous savons faire tous seuls ».
- La réglementation : « être ambitieux, être exigeant, oui, avec une limite, celle de bien s’assurer que dans notre monde où les choses peuvent être faites ailleurs, le faire mieux en France ou en Europe ne voudra pas dire faire ailleurs. Il y a une règle assez simple qu’on a observée partout : toute activité qu’on fait en dehors de France émet plus de carbone que la même faite en France même dans des conditions équivalentes, compte tenu de l’électricité décarbonée dont on dispose, compte tenu de l’ensemble de la réglementation déjà en vigueur ».