Les principaux enseignements en France :
Les salariés valorisent principalement le besoin de flexibilité au travail, le respect de l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle et l’importance du salaire ;
Les recruteurs sont prêts à répondre au besoin de flexibilité des salariés, et placent la confiance comme principale qualité dans le cadre des processus de recrutements.
Quête de sens, équilibre vie professionnelle / vie personnelle, semaine de quatre jours, poids de la rémunération… Le contexte post-pandémique a rebattu les cartes du marché du travail tant d’un point de vue aspirationnel chez les salariés que managérial chez les recruteurs. À travers son étude « The New Human Age » (la nouvelle ère des talents)[1], ManpowerGroup, leader mondial de services en ressources humaines, souhaite donner les clés de compréhension des nouvelles aspirations des travailleurs ainsi que des nouvelles tendances de recrutement chez les dirigeants.
« Alors que les aspirations des salariés changent face au contexte économique, sociale et environnemental, et que la numérisation du travail bouleverse à la fois le quotidien des salariés et peu à peu les processus de recrutement, il est primordial de ne pas oublier l’importance du capital humain. La crise sanitaire a en effet démontré la capacité des Français à s’adapter face à des bouleversements d’une ampleur inédite. Cette capacité d’adaptation face aux innovations technologiques et aux nouvelles exigences du monde professionnel, doit aujourd’hui être mise en regard des nouveaux désirs portés par les salariés et les candidats, pour construire la croissance de demain. Pour faire face à la pénurie de talents, la compréhension de ces nouveaux besoins des travailleurs est essentielle pour nous permettre collectivement de dessiner le futur du travail. », analyse Alain Roumilhac, président de ManpowerGroup France.
LES GRANDES TENDANCES CÔTÉ SALARIÉS
- Équilibre de vie et flexibilité : les nouvelles exigences des salariés
A l’avenir, 41% des salariés souhaiteraient un meilleur équilibre vie professionnelle / vie personnelle. Un facteur qui pourrait inciter plus d’un tiers (33%) à changer d’entreprise demain. Aujourd’hui, 37 % d’entre eux déclarent que cet équilibre les rend d’ailleurs plus productif au travail.
Ce constat illustre une certaine quête de liberté chez les salariés, notamment en ce qui concerne l’organisation de leur temps de travail. En effet, certains voudraient pouvoir décider quand, où, et de quelle façon ils travaillent. Un quart des sondés (25%) souligne qu’ils souhaiteraient en effet pouvoir bénéficier dans le futur, de plus de souplesse dans l’organisation de leur emploi du temps quotidien.
À noter que plus d’1 salarié sur 3 (36 %) indiquent qu’il serait même prêt à bénéficier de la semaine de 4 jours en échange d’une perte de salaire de 5 %. Par ailleurs, si les travailleurs devaient postuler demain à un nouvel emploi, cet avantage salarial se positionne parmi les plus importants pour 28% d’entre eux.
- La rémunération : un critère majeur dans le choix d’une entreprise
Dans un contexte inflationniste, le degré d’incertitude des Français sur leur pouvoir d’achat et sur leur avenir demeure. Une des raisons pour laquelle 45% des salariés seraient prêts à changer d’entreprise pour un meilleur salaire à poste équivalent. C’est d’ailleurs le premier critère de choix dans cette décision avant l’équilibre professionnelle / vie personnelle et l’évolution de carrière.
À noter que le niveau de rémunération reste un levier important de motivation chez les collaborateurs. Ils sont aujourd’hui 37% à déclarer que la rémunération (à ex aequo avec l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle) leur permet d’être aujourd’hui plus efficient au travail, juste devant la flexibilité de leur temps de travail (19%).
- La formation : élément essentiel aux évolutions de carrière
Depuis la pandémie, les entreprises doivent s’adapter aux évolutions sociales et aux nouveaux comportements des salariés, notamment en termes de perspectives de carrière. En effet, 22% des salariés interrogés expriment qu’ils seraient prêts à quitter leur entreprise pour développer leur carrière professionnelle.
Mais le manque de qualification peut parfois être problématique. 15% des salariés estiment ne pas pouvoir trouver le métier de leur choix en raison d’un manque de qualification et d’expériences professionnelles ; un chiffre qui questionne la place de la formation en entreprise pour favoriser la mobilité ou la reconversion. 64 % des salariés déclarent que leur entreprise ne leur a pas proposé de formation technique pour développer leur carrière.
LES GRANDES TENDANCES CÔTÉ RECRUTEURS
- La confiance et la flexibilité, les principales qualités recherchées par les recruteurs
Alors que le monde du travail subit des bouleversements qui engendrent des « turn over » plus réguliers dans les équipes (le taux de turn over en France était, selon l’INSEE, de 15% en moyenne tous secteurs confondus en 2021 et a quintuplé en 30 ans), les recruteurs cherchent des collaborateurs fiables sur lesquels ils pourront s’appuyer sur le long terme. Ainsi, pour 43% des recruteurs interrogés, la confiance est la qualité la plus importante chez les employés.
La crise sanitaire, le développement des organisations hybrides et la place grandissante des technologies dans le monde professionnel, ont potentiellement poussé les recruteurs à rechercher des profils adaptables aux mutations de leurs activités : la flexibilité arrive ainsi en deuxième position des qualités les plus importantes chez le collaborateur pour 32% des recruteurs.
- Collaborateurs mis à pied ou licenciés : des recruteurs français plus méfiants à l’embauche que leurs pairs européens
Cette étude révèle également une plus grande réticence des recruteurs français à embaucher des profils de collaborateurs ayant été mis à pied ou licenciés de leur précédente entreprise, en comparaison de leurs pairs dans les autres pays occidentaux.
Seulement 16% des recruteurs français seraient prêts à engager un salarié licencié au statut cadre qui n’a pas retrouvé de travail (contre 20% pour la moyenne européenne et 26% au Royaume Uni et aux Etats-Unis). Et seuls 7% des recruteurs français envisageraient de recruter un salarié manager mis à pied (contre 16% pour la moyenne européenne). Un taux qui augmente à 10% pour un travailleur essentiel (contre 19% pour la moyenne européenne).
Cette frilosité face à la possibilité de donner une seconde chance à des profils aux parcours plus sinueux pourrait avoir à terme des conséquences sur les volumes de recrutement.
- Flexibilité et avantages en nature ou financiers pour répondre aux nouvelles aspirations des candidats
Les recruteurs français, à l’écoute des nouvelles aspirations des salariés depuis la pandémie, commencent à ouvrir le champs des possibles proposés aux futurs cadres de leur entreprise : lorsqu’on les interroge sur les avantages qu’ils peuvent offrir pour attirer ce type de profils, 13% citent en premier lieu la possibilité de travailler de n’importe où (contre 11% pour la moyenne européenne) et 12% évoquent la flexibilité des horaires (contre 9% pour la moyenne européenne). Des chiffres encore timides mais qui montrent tout de même la volonté des entreprises à s’adapter au nouveau contexte sociétal.
L’alliance des technologies et du capital humain, un moteur de croissance économiqueL’étude ManpowerGroup dévoile également que l’un des principaux défis des entreprises en 2023 sera de réhumaniser le travail dans un contexte de transformation numérique, en mettant le digital au service de l’humain.Du côté des salariés, l’étude met en avant l’importance d’accompagner les collaborateurs dans leur montée en compétences digitales et technologiques, dans le but de les fidéliser et pouvoir ainsi accélérer la compétitivité des entreprises. En effet, 57 % des salariés français estiment que l’utilisation des nouvelles technologies améliore leur travail et pour 46%, leur productivité.Du côté des recruteurs, bien que les managers français privilégient le présentiel à 45% pour leurs réunions de travail, ils sont néanmoins 33% à considérer que le format hybride permet des brainstormings plus créatifs. Une tendance qui s’est déjà inversée en Allemagne ou désormais 42% des managers préfèrent le format hybride au format présentiel (plébiscité à 39%) |
[1] Étude menée auprès de 13 707 recruteurs entre le 13 octobre et le 25 novembre 2022 et auprès de 8 016 salariés du 1er novembre au 25 novembre 2022, dans 8 pays : France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Suède et Norvège. En France, ce sont 1 020 recruteurs et 1 001 salariés qui ont été interrogés.