Un nouveau programme de recherche (PEPR) « Réseaux du futur » piloté par le CNRS, le CEA et l’Institut Mines-Télécom (IMT) est lancé ce 10 juillet en présence de Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications. Dans le cadre de France 2030 et de sa stratégie d’accélération « 5G et Réseaux du Futur », le CEA, le CNRS et l’IMT pilotent la recherche « amont » qui vise à soutenir le développement de la 5G et de la 6G tout en évaluant leurs impacts sur l’environnement. Ce programme est doté d’un budget de 65 millions d’euros de France 2030 sur 6 ans.
Dans la dynamique de France 2030, la 5G et les futures technologies de réseaux de télécommunications ont été identifiées comme un marché cible à fort potentiel de croissance sur lequel la France dispose de réelles capacités. L’État a lancé en juillet 2021 une stratégie d’accélération dédiée, afin de faire de la 5G un outil de compétitivité industrielle et de repositionner la France à la pointe sur les futures technologies de réseaux. Dans le cadre de cette stratégie, le Gouvernement a décidé de soutenir l’activité de R&D à travers le programme de recherche « Réseaux du futur ».
Avec une enveloppe de 65 M€ de France 2030, 10 projets ciblés et 3 vagues d’appel à projets et de manifestations d’intérêt, le CEA, le CNRS et l’IMT adoptent une approche pluridisciplinaire et multisectorielle couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la 5G et des réseaux du futur en soutenant une recherche et un développement français de pointe. Au-delà des aspects télécommunication pour accompagner la prochaine révolution numérique avec des réseaux intelligents, les recherches intégreront les impacts environnementaux et sociétaux. Ce programme repose sur 4 axes : le développement des usages 5G pour contribuer à la compétitivité de l’économie française ; le développement de solutions françaises souveraines ; la consolidation des forces de recherche et développement sur des futures générations de réseaux ; le renforcement de l’offre de formation et attirer des talents à l’international.
Il s’articule autour de 4 groupes de projets :
- Architectures de réseaux et services
- Système de bout en bout
- Briques technologiques
- Plateformes et démonstrateurs sur les réseaux du futur
Les différents dispositifs qui seront lancés dans le cadre du programme seront opérés par l’Agence nationale de la recherche.
L’Etat consacre 3 milliards d’euros de France 2030 pour la recherche à travers des programmes de recherche ambitieux (les PEPR), portés par les institutions de recherche pour consolider le leadership français dans des domaines clés ; liés ou susceptibles d’être liés à une transformation technologique, économique, sociétale, sanitaire ou environnementale et qui sont considérés comme prioritaires au niveau national ou européen.
Répondre aux enjeux de transformations des services et des usages
La 5G future épine dorsale de l’économie en permettant de s’affranchir des contraintes physiques liées aux réseaux et en optimisant leurs performances tout en réduisant leur consommation énergétique, s’inscrit dans un contexte pluriel en faisant converger technologies et secteurs d’activité. Le changement de paradigme dans le monde des télécoms à venir est immense. Dans ce contexte, ce programme inaugure une nouvelle chaîne de valeur transversale depuis le cœur des métiers télécom jusqu’aux secteurs d’activités qui sont envisagés comme des partenaires technologique. Ainsi, les secteurs de l’énergie, des transports, de l’industrie du futur, de la santé et de la logistique exploreront de nouveaux services et usages innovants avec des architectures décentralisées. Les parties prenantes du PEPR s’intéresseront à la conception, au déploiement et à l’exploitation de systèmes numériques, depuis les réseaux au sens large du terme, au hardware, aux architectures de réseaux et de services. Elles travailleront à consolider le socle matériel essentiel au déploiement de la 5G, avec des antennes de nouvelles générations et de nouveaux concepts de stations de base fournissant une couverture mobile haute fréquence.
Les équipes de recherche intégreront tout le potentiel de la 5G et travailleront à la convergence des réseaux (communication, calcul, contrôle, localisation, capteurs, IoT) et à l’efficience des usages (sécurisés, adaptés selon les besoins) et la création de nouveaux usages. Elles s’intéresseront également aux réseaux non-terrestres – NTN – pour connecter mobiles 5G et satellites pour une meilleure connectivité à Internet des sites industriels isolés ou des zones inaccessibles aux réseaux mobiles (en mer, en montagne, etc.), par exemple. A l’international, des investissements ont déjà été entrepris pour mettre en place une couverture globale et sans coutures transformant en profondeur le secteur Télécom où la France aura sa voix grâce à ses futurs brevets sur la 5G.
Maîtriser le futur des réseaux 5G, 6G et les enjeux de sobriété énergétique
Le programme a pour ambition de développer les normes de la nouvelle génération du numérique permettant de mettre en place des services à forte valeur ajoutée s’appuyant de manière orchestrée, sur les infrastructures de diverses communautés d’industries.
La problématique de la consommation énergétique sera intégrée intrinsèquement aux expérimentations et pilotes afin de répondre aux objectifs de sobriété qui seront évalués selon des indicateurs de clé de performance ; le numérique a pour vocation de devenir un vecteur majeur pour réduire l’impact environnemental de l’ensemble des secteurs industriels.
Dimitri KTENAS, co-directeur du PEPR Réseaux du Futur (CEA) : « Le CEA mène depuis plus de vingt ans des actions de recherche technologique dans le domaine des télécommunications avec pour objectif de développer de nouveaux concepts et d’évaluer leur apport pour faire émerger de nouveaux produits ou services. En particulier nous travaillons sur les technologies clés de la 6G, que ce soit pour les couches basses et le matériel ou pour les aspects réseaux et logiciels. Au-delà de la mobilisation d’expertises variées et complémentaires, le PEPR 5G pourra s’appuyer sur la capacité du CEA à animer des écosystèmes associant des partenaires académiques et industriels et à accompagner le transfert technologique vers l’industrie. »
