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L’ADEME PUBLIE DEUX AVIS D’EXPERTS : « LA FLEXIBILITE DU SYSTEME ELECTRIQUE » ET « LE STOCKAGE DANS LA TRANSITION ENERGETIQUE »

A l’occasion du PoWR.Earth Summit qui se déroule à Paris du 13 au 15 mars 2024, l’Agence de la transition écologique (ADEME) dévoile deux avis d’experts « La flexibilité du système électrique » et « Le stockage dans la transition énergétique ». Elle y propose notamment le lancement d’un plan de développement des flexibilités, et relativise les besoins de développement du stockage nécessaire à l’intégration des énergies renouvelables.

[AVIS D’EXPERT] : La flexibilité du système électrique

La flexibilité d’un moyen de production, de consommation ou de stockage d’électricité, correspond à sa capacité à modifier le moment, ou la puissance, de l’injection ou du soutirage sur le système électrique. Cette capacité à décaler dans le temps la production ou la consommation est essentielle pour assurer l’équilibrage du système électrique.

Historiquement, cet équilibre instantané a été assuré par des moyens de production flexibles, adaptant leur puissance pour couvrir le profil de la demande d’électricité, relativement prévisible mais essentiellement subi. Désormais, et pour les années à venir, l’essor rapide de nouveaux usages de l’électricité, couplé à l’augmentation des moyens de production renouvelables entrainant une variabilité accrue, nécessite de piloter plus finement le système électrique, à la fois par l’offre et par la demande.

A titre d’exemple, en 2035, d’après les dernier travaux de RTE, le mix électrique français sera constitué de 45-50% d’énergie renouvelable, dont 65 GW de centrales solaires (soit la puissance du parc nucléaire actuel), et devra alimenter 18 millions le nombre de véhicules électriques. Un des leviers sera donc de piloter la recharge de ces véhicules pour la faire correspondre aux moments où la production photovoltaïque sera la plus importante.

Pour éclairer ces besoins, cet avis, structuré autour des enjeux systémiques de la transition énergétique, propose une vingtaine de recommandations pour la massification du recours à la flexibilité. L’ADEME propose notamment de lancer un grand plan de déploiement des flexibilités.

[AVIS D’EXPERT] : Le stockage dans la transition énergétique

L’intégration d’énergies variables dans le mix énergétique global, actuellement dominé par des combustibles aisément stockables, implique de trouver un nouvel équilibre entre production et consommation par des solutions de flexibilité. L’une de ces solutions est de recourir à du stockage d’énergie pour restituer de la chaleur, du gaz ou de l’électricité.

C’est sur ce dernier vecteur que se concentrent les questions sur l’importance du recours au stockage dans les mix prospectifs, qui passe par des stations de transfert d’énergie par pompage, des batteries et du power-to-gas-to-power. Les modélisations portant sur l’équilibrage du système électrique à échéance 2050 de différents scénarios prospectifs (ADEME, RTE, ENTSOE, etc.) montrent que le stockage jouera un rôle dont la part dépendra essentiellement de l’amélioration de la flexibilité de la demande.

Cet avis apporte des valeurs de référence sur l’évolution du stockage en rapport avec notre fourniture d’électricité et éclaire sur la liaison entre énergies renouvelables et stockage en s’intéressant à la globalité du système énergétique. Les principaux messages clés sont :

  • Malgré le caractère variable des installations éoliennes et photovoltaïques, leur développement important dans le mix électrique en métropole est loin de nécessiter l’installation d’une puissance de stockage équivalente.
  • Néanmoins, en valeur absolue, des moyens stockage ou des centrales de pointe additionnels devraient être nécessaires, surtout dans les scénarios avec moins de flexibilité de la demande.
  • La plupart de l’électricité produite par l’éolien et le photovoltaïque pourra être consommée sans l’intermédiaire d’un stockage: dans les modélisations réalisées par l’ADEME, au minimum 76 % du solaire et 86 % de l’éolien installés en 2050 sont consommés directement au moment où ils sont produits.

A l’horizon 2040, au vu des différents scénarios évalués, le besoin de capacité de stockage d’électricité intersaisonnier (stockage géologique sous forme de gaz ou d’hydrogène) est plus certain que celui du stockage journalier, qui sera en forte compétition avec la flexibilité de la demande.

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