Au-delà de ses activités opérationnelles, Break Poverty Foundation mène des activités de recherche afin de mieux comprendre les mécanismes contribuant à la reproduction de la pauvreté. Ces travaux de recherche ont un objectif principal : imaginer les solutions de demain pour prévenir la pauvreté.
Notre constat : la reproduction de la pauvreté, un phénomène complexe
L’OCDE classe la France au 21ème rang sur 22 en matière de déterminisme social puisqu’il y faudrait 6 générations pour sortir de la pauvreté[1] quand il en faudrait 4 en moyenne au sein des pays de l’OCDE et 2 à 3 pour des pays tels que le Danemark, la Finlande, la Norvège ou la Suède[2].
Nous savons que ce déterminisme social se fabrique dès la prime jeunesse : à trois ans, un enfant issu de famille précaire maitrise 500 mots de moins qu’un enfant issu de famille aisée[3]. Un écart que l’école française ne parvient pas à réduire. En effet, le système scolaire français apparait à la 35èmeplace sur 38 pays de l’OCDE participant à l’enquête PISA en matière d’inégalités scolaires[4]. Dit autrement, il fait partie des systèmes scolaires où le lien entre niveau de précarité et mauvais résultats scolaires est le plus fort. Résultat : les enfants dont les parents sont issus de milieux sociaux défavorisés ont en moyenne quatre fois plus de risques de sortir sans diplôme de l’école[5]. Or le niveau de diplôme en France conditionne, à près de 50%, le niveau de vie futur d’un jeune adulte, expliquant dès lors qu’un enfant issu de famille aisé a 4,5 fois plus de chance d’appartenir aux 20% les plus aisés qu’un enfant de famille précaire[6].
Ces quelques lignes soulignent à quel point la reproduction de la pauvreté est un phénomène complexe qui suppose d’agir sur de nombreux paramètres du parcours d’un enfant (l’environnement familial, le milieu scolaire, etc.) et à différents moments de ce parcours (petite enfance, parcours scolaire, accès à l’emploi).
Comprendre ces mécanismes complexes pour identifier des solutions concrètes, telle est la raison d’être de nos travaux de recherche et d’étude.
Notre ambition : comprendre pour identifier des actions concrètes au service de la prévention de la pauvreté
Sociologues, économistes, anthropologues, le monde de la recherche en matière d’étude de la pauvreté est riche et les productions nombreuses. Notre ambition est de rendre opérationnels les travaux de recherche existants afin d’identifier des actions concrètes à mettre en place.
Plus précisément, l’esprit des travaux menés au sein de Break Poverty repose sur trois impératifs :
- La vulgarisation : parvenir à expliquer clairement des problèmes complexes
- L’ancrage terrain : capitaliser sur notre ancrage opérationnel sur plus de 40 territoires en France pour mener nos analyses
- Orientation solution : identifier des solutions concrètes qui pourront être mises en place par Break Poverty Foundation ou d’autres acteurs publics et privés intéressés
Pour mener à bien cette ambition, Break Poverty Foundation dispose ainsi d’une équipe interne en charge de la recherche et des études. Cette équipe s’appuie aussi sur des expertises externes (sociologues, économistes, chercheurs, consultants spécialisés, etc.) lorsque cela s’avère nécessaire.
Nos productions : des notes d’analyse pour comprendre et des études stratégiques pour agir
Dans cet esprit de vulgarisation et d’opérationnalité, nos équipes produisent deux types de travaux en accès libre :
1. Des notes d’analyse : ces travaux permettent de mieux comprendre une problématique ciblée et offre aux acteurs intéressés des clés pour décrypter le phénomène.
2. Des études stratégiques : ces travaux proposent une analyse complète d’une problématique clé pour réduire la pauvreté. Ils identifient des solutions concrètes à mettre en place par les acteurs publics et privés intéressés.
Le décrochage des jeunes, comprendre et agir
Qui sont les jeunes décrochés ? Quel est leur parcours ? Que fait-on pour les soutenir ? Que devrait-on faire de mieux ? Cette étude donne des clés pour comprendre le décrochage des jeunes et invite à agir, collectivement, pour faire face à l’urgence.
[1] De manière plus précise, il faut 6 générations pour que les personnes issues du premier décile se hissent au niveau de revenu moyen
[2] OCDE (2018), L’ascenceur social en panne ? Comment promouvoir la mobilité sociale.
[3] Hart B., Risley T. (2004), The Early Catastrophe, Education Review
[4] OCDE (2018), Résultats du PISA 2018, Fiche pays France
[5] Bernard P.Y (2012), Le décrochage scolaire est-il une affaire de classes ?, Revue de santé scolaire et universitaire
[6] France Stratégie (2018), Nés sous la même étoile ? Origine sociale et niveau de vie, Note d’analyse n°68
