Une fois de plus, et à travers un rapport de synthèse publié en mars 2023, les experts du GIEC martèlent l’urgence de transformer nos modes de production, de consommation, de vie. Ils soulignent la nécessité de penser la réduction des impacts mais aussi l’adaptation aux conséquences déjà inévitables du réchauffement climatique actuel et à venir.
Il est important de saisir les conséquences qu’auront ces changements sur les entreprises car leurs engagements dans la lutte contre le réchauffement climatique influencera leur pérennité.
Réchauffement climatique : des risques forts pour les entreprises
Les entreprises seraient responsables de 71 % du réchauffement climatique, en grande partie en ce qui concerne la production et la consommation d’énergie fossile. En parallèle, 69 % d’individus dans le monde considèrent que les entreprises ne contribuent passuffisamment à la lutte contre le réchauffement climatique.
Le réchauffement climatique risque de modifier les équilibres écosystémiques. Certaines activités actuellement vitales pour certaines en seront affectées : l’agriculture, l’exploitation des forêts, la pêche, la chasse, l’énergie… Des activités dont dépendent nombre d’entreprises pour leurs matières premières. Ainsi, la crise climatique fait peser sur les entreprises un risque sur leurs approvisionnements en ressources diverses, notamment en énergie.
En provoquant un réchauffement de l’atmosphère et un dérèglement du cycle de l’eau, le réchauffement climatique occasionne une multiplication des catastrophes naturelles. Ainsi, les inondations, cyclones, incendies, canicules, sécheresses, constituent des risques pour les infrastructures des entreprises mais aussi pour les transports des ressources ou des produits. De la même façon, les entreprises qui basent leur modèle économique sur une certaine saison (sports d’hiver, sports nautiques) commencent déjà à ressentir les conséquences du changement climatique et sont fortement menacés par les conditions météorologiques en mutation.
Au-delà de ces menaces concrètes, il existe des risques de réputation pour les entreprises qui ne s’engagent pas dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ces risques pèsent alors sur les ventes potentielles de l’entreprise mais aussi sur sa main-d’œuvre. Consommateurs et collaborateurs sont de plus en plus sensibilisés et refusent d’acheter certaines marques considérées comme climaticides. Par exemple, 60% des Français se diraient prêts à boycotter les marques non équitables. De la même façon, les jeunes diplômés et talents refusent de plus en plus de travailler pour les entreprises qui ne s’engagent pas et dont les valeurs ne font pas écho aux leurs.
Lutter contre le réchauffement climatique mais aussi s’adapter
Indispensables, les engagements dans la lutte contre le réchauffement climatique ne doivent cependant pas éclipser les efforts nécessaires d’adaptation.
L’adaptation constitue un enjeu stratégique et opérationnel pour les entreprises car il s’agit dès maintenant de se prémunir de ces risques, de prendre en compte les bouleversements systémiques à venir pour assurer la pérennité de l’entreprise.
Cette adaptation doit couvrir l’ensemble des dimensions des risques courus par l’entreprise : collaborateurs, approvisionnements, usines… et doit se penser en parallèle avec le coût de l’inaction. Et pour cause, le coût du changement climatique s’élèverait à 1000 milliards de dollars pour les entreprises.
S’adapter peut prendre plusieurs formes : envisager un aménagement des horaires durant les vagues de chaleur, déménager les usines dans des zones moins à risque, transformer son activité, comme par exemple les producteurs de vin qui se tournent vers l’aloe vera, cesser une activité, mettre en place un système de récupération de chaleur, etc. Tout dépend de l’activité de l’entreprise, de son secteur, de sa zone géographique.
C’est une approche écosystémique globale qui doit être abordée dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans l’adaptation. Non seulement les entreprises doivent dialoguer, joindre leurs forces, mais cela doit toucher l’ensemble des pays, des gouvernements, des populations, dans une dynamique solidaire, responsable et durable.