Le QG by Synchronicity, c’est le nouvel espace de “Tiers lieu FablaB” dédié à la ville de demain récemment inauguré dans le centre de Marseille. Une initiative lancée par la Scic (société coopérative d’intérêt collectif) Synchronicity qui entend pérenniser le modèle et le voir se développer dans toutes les grandes villes de France.
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus vite ET plus loin », tel est le mantra de Synchronicity
Quand, à l’hiver 2020, la startup marseillaise se lance dans la recherche d’un hub dans l’hyper-centre de la cité phocéenne, la ville et la Métropole AMPM, via l’Etablissement Public foncier (EPF), propose à l’équipe de visiter les anciens bureaux de la France Insoumise. Même si d’un point de vue logistique l’immeuble « ne coche pas toutes les cases« , Maxime Ducoulombier et Vincent Gay, co-fondateurs de l’entreprise, ne réfléchissent pas longtemps avant de présenter leur candidature !
Rapidement les deux compères appellent « deux ou trois copains de l’économie circulaire » pour investir ensemble les 750 m2 situés en haut de la Canebière, allée Léon Gambetta. Un nom ne tardera pas a être trouvé, ce sera le QG. Le hub logistique, lui, ouvrira ses portes en mai 2021 grâce à un partenariat entre Synchronicity, une fédération de commerçants et une société foncière, propriétaire de rez-de-chaussée vacant.
Le hub des acteurs locaux de l’économie circulaire
Mais une fois que l’on passe la porte du QG, que trouve-t-on vraiment dans cette pépinière de talents ? « L’objectif de ce lieu est de rassembler les expertises, les ressources et les innovations afin de travailler ensemble sur des projets territoriaux » affirme Maxime Ducoulombier. FabLab avec des systèmes d’impression 3D et laser, machine pour recycler le plastique, vélos accrochés aux murs… le lieu est une vitrine de la cyclo-logistique (l’utilisation de vélos professionnels) associée à l’économie circulaire. « Lorsque les gens arrivent ici, il faut qu’ils comprennent tout de suite où ils sont. Ce lieu est une sorte de showroom de tout ce que savent faire les acteurs qui occupent le lieu », détaille le co-fondateur.
Parmi les 17 heureux colocataires on retrouve : Yoyo, 1 déchet par jour, Earthship Sisters, Recyclop, Agil en Ville, Eqosphere, le média Marcelle ou encore Soft Mobility Company… Ces ECOMAKERS, comme on les appelle chez Synchronicity, couvrent l’ensemble des champs d’expertises pour des territoires plus durables et résilients. « Ensemble nous initions des innovations servicielles inclusives en ZFE (Zone à Faibles Emissions) ou en cœur de noyaux villageois. Nous proposons un accompagnement des territoires dans leurs transitions ECOSENS (Economie Coopérative Ouverte Sociale Environnementale Numérique et Solidaire) et nous mettons en œuvre des outils, des méthode et des modèles avant-gardistes et duplicables ».
Un panel complet qui offre aux jeunes pousses fraîchement installées au sein du QG une vraie certification, notamment lors d’appels à projets. « Grâce à notre large cartographie – qui sur Marseille représente en chiffre d’affaires entre 3 et 4 millions d’euros – on arrive à faire bénéficier aux petites asso, mais également aux structures plus matures, d’une « labélisation », une garantie servicielle qui leur donne accès à de plus gros marchés » affirme Vincent Gay.
Synchronicity, une entreprise qui transforme vos factures en investissements
« Notre principe est simple, on demande aux entreprises et collectivités combien leur coûte leurs « redevances déchets », leurs créations de formation et d’emplois verts… et demain leur taxe carbone… puis combien ils sont prêts à en investir pour co-construire, avec les experts Synchronicity, leurs propres services, réduisant leurs factures jusqu’à 50 % en les transformant ainsi en investissements » explique Vincent Gay.
La Scic se positionne sur trois grandes thématiques : l’optimisation de la gestion des déchets dits “gisements” des acteurs économiques, le développement des circuits courts grâce à la mobilité décarbonée et l’Intelligence Artificielle mise au profit de l’Intelligence Collective Servicielle. « Chez nous menace est égal à opportunité ! » affirme Maxime Ducoulombier. Un état d’esprit qui a su faire ses preuves pendant le premier confinement, notamment avec l’émergence d’un circuit court alimentaire « locavore ».
Les chalands et producteurs de Marseille et ses alentours ne pouvant plus vendre leurs produits sur les marchés ou auprès des restaurateurs, sont alors restés avec de grosses quantités d’invendus sur les bras. « On les a accompagnés en partenariat avec les développeurs de « La Roue » – la Monnaie Locale Complémentaire et Citoyenne de Marseille – qui ont créé une place de marché numérique. En parallèle, nous avons mis à profit nos réseaux sociaux pour parler de leur problème et permettre aux producteurs de se faire connaitre. Une fois que l’offre a pu matcher avec la demande, il a fallu organiser les flux de livraisons. Grâce à notre outil Synchonicity CoopCycle nous avons organisé jusqu’à 350 livraisons deux fois par semaine. Une belle réussite qui a généré pour les producteurs plus de 250 000 euros de chiffre d’affaires en quelques mois ». L’entreprise soucieuse d’éduquer aux « bons gestes environnementaux », en a également profité pour former les producteurs au 0 déchet, notamment en leur fournissant des cagettes réutilisées en boucle, initialement sauvées de la benne par des biocoop partenaires.
En présentant une cartographie coopérante de l’ensemble de la supplychain, de l’animation, de la prévention, jusqu’à la valorisation énergétique, la solution de l’entreprise permet également aux collectivités locales d’éviter la superposition de marchés et d’interlocuteurs lors des appels à projets et offre ainsi des économies conséquentes aux collectivités et acteurs privés.
Un modèle que les deux entrepreneurs espèrent bien voir émerger dans d’autres villes ! « Plus on va avoir une vision environnementale et holistique, plus on va créer de l’emploi. On a déjà des propositions pour développer des QG et des hubs logistiques sur d’autres territoires, donc l’histoire ne fait que commencer ! » conclut Maxime Ducoulombier.