En plastique, recyclables, réutilisables, biodégradables… Les emballages font aujourd’hui couler beaucoup d’encre dans le débat autour de la transition écologique. Entre ce qui est fait et ce qu’il reste à faire, nous revenons sur l’essentiel de l’atelier dédié à la question lors de l’évènement Jour E.
« 900 milliards de dollars, c’est le poids du marché de l’emballage aujourd’hui », affirme Nadia Sekher, responsable sectorielle bioprocédés et environnement chez Bpifrance, au début de l’atelier. Et son potentiel de croissance est important. D’ici 2023, il atteindra les 1 000 milliards. En France, sa valeur est estimée à 80 milliards de dollars, ce qui vaut à la France la troisième place en Europe derrière l’Allemagne et l’Italie. S’il paraît difficile de les abandonner, il est néanmoins possible de remplacer ceux à usage unique, voire même de les transformer en nouvelles ressources. Par quoi remplacer ses emballages actuels et comment les transformer ? Comment gérer au mieux ses flux d’emballages ? Les 3 points à retenir de cette discussion d’experts !
Repenser ses emballages, un impératif urgent
Grâce à la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, la France entend réduire de 50 % le nombre de bouteilles en plastique jetables d’ici à 2030 et augmenter en masse le réemploi des emballages, tous types confondus. L’idée est d’interdire complètement les emballages en plastique à usage unique d’ici 2040. Pour y parvenir, la loi anti-gaspillage prévoit un plan par étape en réponse aux urgences climatiques. « Il y a aujourd’hui une vraie pression et une urgence de repenser ses emballages pour les rendre plus compatibles à la transition écologique, le plus vite possible en raison du contexte légal. », explique Géraldine Poivert, fondatrice et présidente de Reset, entreprise spécialisée dans l’emballage durable.
Remplacer ses emballages est un investissement rentable
En plus des considérations environnementales urgentes, repenser ses emballages participe à la création d’une vraie valeur pour la marque. « Créer de nouveaux emballages, c’est créer de la valeur et de la performance, cela permet d’avoir un marketing plus attractif car les consommateurs font attention à cet aspect », ajoute l’experte. Remplacer ses emballages demande de l’investissement à l’entreprise mais génère aussi de la performance, confirme Pierre Casoli fondateur d’Emabll’iso : « Je travaille dans un domaine sensible : la chaîne du froid dans le secteur du médicament. Nous produisons des emballages extrêmement exigeants qui permettent de conserver hermétiquement des médicaments lors du transport. Grâce à une nouvelle technologie à base de polystyrène nous avons réussi à fabriquer des emballages réutilisables plusieurs fois et à tripler les jours de conservation des médicaments. L’emballage est certes plus cher, mais le service de loin meilleur. »
Un diagnostic est indispensable pour éviter les fausses bonnes idées
Se lancer dans le changement de ses emballages risque d’être contre-productif si une évaluation des activités et des besoins de l’entreprise n’est pas faite. « Il y a aujourd’hui énormément de confusion en ce qui concerne les emballages responsables. On parle, par exemple, d’emballage compostable or, cela dépend. Parle-t-on de compostage à la maison ou de compostage industriel ? Le compostage industriel pose vraiment problème car les filières qui s’en chargent sont très rares. Le mot « compostable » peut sembler vertueux mais attention aux amalgames. », explique Margot Picavet responsable achats chez Room saveurs. « Il en va de même pour le plastique, ajoute Géraldine Poivert, utiliser du plastique pour un bien durable et réutilisable est différent de l’utiliser pour des couverts jetables. Le tout est d’adapter ses choix à son activité et à sa zone géographique. Produire un emballage à partir de telle matière recyclable est peut-être utile dans telle zone mais pas dans une autre à cause du manque de structures de recyclage de la matière en question. Je conseille à toutes les PME qui veulent s’y mettre le diagnostic emballage mis en place par l’ADEME pour avoir un premier état des lieux. »
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