À l’origine de plus de 4 % des émissions de gaz à effet de serre, le transport aérien doit, comme tous les autres secteurs de l’économie, opérer une franche transition écologique. C’est ainsi que les acteurs du secteur aéronautique se sont engagés à bâtir une aviation zéro émission nette d’ici à 2050. Ils peuvent compter, pour cela, sur les outils numériques qui s’avèrent être de précieux accélérateurs.
L’aviation n’est certes pas le secteur qui aggrave le plus le réchauffement global, mais il y participe nettement et il est en pleine croissance. « En 2018, le secteur aéronautique contribuait à 2,6 % des émissions de CO2, soit plus de deux fois celles d’un pays comme la France, auxquelles s’ajoutent d’autres effets non-CO2, comme l’émission d’oxydes d’azote et les trainées de condensation, qui ont aussi un impact important sur le réchauffement climatique », rappelle Guilhem Bouley, en charge du chantier Conseil du Programme « Aeroline Zero Emission » chez Sopra Steria. « Cependant les acteurs de l’aéronautique ont pris l’engagement commun d’aller vers une aviation zéro émission nette d’ici 2050 en s’appuyant sur cinq leviers majeurs. »
L’ensemble de l’écosystème travaille ainsi sur différentes opportunités telles que le renouvellement de flottes avec des appareils qui consomment moins de carburant, le déploiement à grande échelle des biocarburants qu’on appelle aussi SAF (Sustainable Aviation Fuel), l’électrification des opérations au sol, l’optimisation du trafic aérien, ou l’invention de nouveaux appareils qui s’appuient sur l’hydrogène ou l’hybridation électrique.
Les équipes des grands industriels, fournisseurs, aéroports et compagnies aériennes sont donc mobilisées, ingénieurs en tête. Pour garantir un succès sur une période très courte à l’échelle de l’industrie, ils peuvent être accompagnés par des ESN comme Sopra Steria.
« Les technologies numériques permettent d’accélérer l’innovation. Elles ne vont cependant pas résoudre toutes les problématiques industrielles, comme inventer un nouveau moteur à hydrogène par exemple. En revanche, le digital peut fournir des outils qui intègrent les enjeux environnementaux et permettent une meilleure prise de décision. C’est ainsi qu’on essaye de contribuer humblement à la transformation du secteur aéronautique chez Sopra Steria », explique Guilhem Bouley.
Mieux échanger, mieux concevoir, mieux décider
Outre l’accompagnement proposé par les consultants de son vertical Aeroline, Sopra Steria a également lancé un programme Aeroline Zero Emission pour accroître l’effort fourni par les acteurs, à commencer par ses clients grands acteurs industriels, comme Thales, Airbus, Safran ou Dassault.
« Concrètement, le digital apporte d’abord un soutien de mesure de la performance environnementale », souligne Florent Brodziak, référent Numérique Durable pour le vertical Aeroline et membre de l’équipe du programme « Aeroline Zero Emission ». « Cependant pour que les données soient de bons leviers d’actions, il faut qu’elles soient bien partagées, or l’aéronautique est un écosystème complexe car il regroupe une très grande quantité d’acteurs aux métiers très différents, depuis la conception jusqu’au trafic aérien en passant par la production et les opérations au sol dans les aéroports. Il faut donc imaginer des plateformes digitales qui permettent de collecter les données provenant de tous ces acteurs, afin d’avoir une vision globale qui facilite la prise de décisions et la priorisation des actions de performance environnementale à conduire. », ajoute-t-il.
Si aujourd’hui il n’existe pas de plateforme centrale pour consolider toutes ces données, des projets sont en cours. À l’échelle européenne, il y a notamment Green Airport par exemple, ou BoostAeroSpace, plateforme numérique créée par Airbus, Dassault Aviation, Safran et Thales. De son côté, le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales), qui réunit près de 400 acteurs de l’industrie aéronautique, travaille à l’échelle de la filière pour améliorer la continuité numérique de la donnée et favoriser la collaboration des professionnels du secteur entre eux.
« Chez Sopra Steria, nous développons par exemple des assistants virtuels et moteurs de recherche intelligents pour aider à accéder plus facilement et rapidement aux informations dont ont besoin les ingénieurs », illustre Benoît Spolidor, Head of Artificial Intelligence au sein du vertical Aeroline. « Nous travaillons également sur l’axe sustainable by design qui permet grâce aux solutions MES (Manufacturing Execution System), de 3D ou d’intelligence artificielle, d’initier une meilleure prise de décision et de concevoir des systèmes qui devront être opérés dans dix ou quinze ans. »
De ce point de vue, Airbus a par exemple lancé le programme DDMS (Digital Design Manufacturing & Services) dont la vocation est de digitaliser tous les processus, méthodes et outils, pour accélérer la mise en marché de nouveaux avions.
De plus, le numérique est un levier pour améliorer les opérations au sol ou les consommations en vol. Sopra Steria a par exemple réalisé un projet chez un client visant à optimiser la trajectoire des avions par des algorithmes d’Intelligence Artificielle, afin de réduire la consommation de fuel.
Numérique responsable ou rien
« De manière plus prospective, nous développons des modèles de machine learning, appelés “Surrogate Models”, capables d’accélérer la durée des simulations. Même s’il est encore à l’état de recherches, le deep learning et l’utilisation d’ordinateurs quantiques promettent d’accélérer la création de nouveaux matériaux. », ajoute Benoît Spolidor.
Si le numérique peut être un levier d’optimisation et de mutualisation, ou un moyen d’accélérer l’industrialisation des nouveautés, il ne peut néanmoins faire l’économie de sa propre transition verte.
« Nous ne lançons pas de nouveaux projets digitaux, notamment d’intelligence artificielle, si l’impact environnemental n’a pas été étudié en amont », insiste Benoît Spolidor. À cet égard, Sopra Steria a notamment développé une offre dédiée baptisée « Sustainable AI », qui permet d’éco-concevoir les modules d’IA que le Groupe développe pour ses clients de l’aéronautique, mais aussi d’estimer avant développement sa qualité écologique.
Cette démarche numérique responsable est une demande des acteurs de l’aéronautique et s’inscrit dans la trajectoire que s’est assignée Sopra Steria. « Notre Groupe s’est engagé à travailler sur une trajectoire « Zéro Emission Nette » sur l’ensemble de notre chaîne de valeur. Nous sommes cohérents avec notre vision et notre stratégie Groupe », explique Florent Brodziak, qui ajoute : « L’objectif qu’on se donne est d’apporter des solutions digitales beaucoup plus durables, en s’appuyant notamment sur une logique d’écoconception logicielle ».
Cliquer ici pour consulter l’article sur le site de Sopra Steria.