En octobre 2018, le FMI publiait une étude montrant les bienfaits économiques sur la croissance de l’inclusion des femmes dans la population active. En effet, d’après la même étude, l’élimination des disparités femmes–hommes pourrait entraîner une augmentation du PIB de 35 % en moyenne dans certains pays, en partie dûe à la hausse de productivité engendrée.
L’enjeu de l’égalité entre les femmes et les hommes dépasse évidemment le seul monde du travail et est avant tout une question d’éthique et de société. Néanmoins, l’impact positif de l’égalité des genres sur la performance des entreprises démontre qu’il s’agit d’un rouage essentiel dans notre système économique actuel.
Pourtant, en France, les femmes sont sous-représentées chez les cadres, et le sont encore davantage parmi les dirigeants salariés d’entreprise (17,1 %), selon les données du Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes. Les chiffres de la Commission européenne, présidée pour la première fois de son histoire par une femme en la personne d’Ursula Von der Leyen, renvoient à une réalité similaire : si les femmes comptent pour 52% de la population européenne, elles ne dirigent que 30% des start-ups créées sur le territoire européen. Face à ces constats, un bilan sans équivoque : les postes à responsabilité leur sont moins accessibles.
Fortes de ce constat, des initiatives, programmes et législations continuent d’émerger pour tenter de résorber les inégalités de genre au travail et promouvoir une croissance portée par une participation plus importante des femmes. En France par exemple, les entreprises de plus de 50 salariés sont tenues de publier leur Index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes depuis la loi “pour la liberté de choisir son avenir professionnel”. La Commission européenne, de son côté, est en train d’adopter une directive sur la transparence des rémunérations entre femmes et hommes : il est indéniable que les lignes bougent. Mais ces initiatives sont-elles suffisantes ? Dans quelle mesure peuvent-elles bénéficier à la croissance de nos économies ?
Une meilleure inclusion des femmes dans certains secteurs se réfléchit en amont, dans le parcours scolaire, académique et l’orientation des élèves et étudiants. Comment former les jeunes générations de façon à rendre le monde du travail (et notamment certains secteurs qui peinent encore à attirer) plus attractifs ?
Mais il convient également d’agir sur les inégalités en aval, en particulier sur le lieu de travail. Les femmes y sont en effet encore victimes d’agressions sexistes et/ou sexuelles. Par ailleurs, la charge du travail domestique et les renonciations à certaines perspectives de carrière pour des raisons familiales sont encore fortement disparates par rapport aux hommes. Comment assurer dès lors la sécurité et le bien-être des collaboratrices ? Comment valoriser et promouvoir le travail et les perspectives d’évolution professionnelle des femmes ?