Dans la continuité de l’Accord de Paris de 2015, l’alarmiste Sixième Rapport d’Evaluation du GIEC alerte une nouvelle fois le monde quant à la nécessité d’agir pour contrer des catastrophes naturelles vouées à se multiplier : trois mois avant la COP 26 à Glasgow, son scénario le plus pessimiste prévoit une augmentation de la température moyenne de la Terre entre 3,3 et 5,7 degrés en 2100 par rapport à 1900.
La France est tout aussi exposée à cette crise d’un nouveau genre. Élévation du niveau de la mer, sécheresses, forte exposition aux canicules, feux de forêts ou encore chute de la biodiversité : les scénarios pour 2050 de l’ONERC sont sans équivoque. Et bien que la pandémie ait entraîné une chute brutale des émissions de gaz à effet de serre, leur rebond presque aussi immédiat démontre que l’activité économique doit se décarboner sur le long terme, ce qui appelle les entreprises et institutions financières à opérer une réelle transition écologique et énergétique.
Les lois « de transition énergétique pour la croissance verte », « Énergie Climat » et « Climat et Résilience » ont placé l’économie réelle au cœur de l’action climatique nationale. Ainsi encadrée par un cadre normatif riche, ce dernier est stimulé par une politique climatique européenne ambitieuse : le Green Deal, présenté en décembre 2020 et mis en œuvre par sa plus récente Loi européenne sur le climat et son « Fit for 55 », vise à en faire le premier continent neutre en carbone à l’horizon 2050. Pour répondre à ce défi, il apparaît tout d’abord primordial d’amorcer une réelle transition énergétique, le secteur de l’énergie représentant plus de 75 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Union Européenne : est-il possible de trouver un équilibre au sein du « trilemme énergétique » en conciliant sécurité, équité et performance énergétique/énergies renouvelables ? Un autre secteur particulièrement scruté au regard des mesures prises pour le transport aérien, maritime et routier est celui de la mobilité, également le plus émetteur sur le sol français : comment agir pour une mobilité verte à l’échelle européenne ? Enfin, il est essentiel de concevoir une relation durable entre les entreprises et leur environnement : comment protéger les espaces naturels européens, et ainsi notre puits de carbone ? Comment préserver notre biodiversité ?
Mais ces problématiques environnementales ne sont pas un enjeu réservé aux seules entreprises. La crise sanitaire actuelle qui avait paralysé l’économie mondiale représente un tournant dans le rôle que joue et va jouer la finance verte, qui a connu un dynamisme exponentiel ces dernières années. Face à cet essor, il est nécessaire de soutenir un cadre européen normé plus harmonisé, pour en faire un formidable instrument au service de notre résilience : ainsi, quelles potentialités pour la finance durable à l’échelle européenne ? Les obligations vertes en sont-elles un instrument d’avenir, et quel rôle pourrait y jouer la Banque Européenne d’Investissement ?