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La Ville de Demain… peut être celle d’aujourd’hui !

Ecrit par Bertrand Piccard

Aujourd’hui, le simple terme de décarbonation éveille des fantasmes divergents, allant de la résolution des changements climatiques au fardeau qui détruira l’économie. Et si nous changions de narratif ? Le problème climatique vient en grande partie de la vétusté de notre monde et de ses infrastructures, qui gaspille énergies et ressources naturelles en produisant pollution et émissions de CO2. Ce qu’il faut donc avant tout, c’est nous moderniser. La décarbonation suivra par voie de conséquence.

Il ne s’agit pas de jouer sur les mots, mais sur la perception des choses, car c’est cette dernière qui permettra ou non de motiver les forces en présence pour atteindre le but.

Que faut-il donc moderniser et comment ? Nos villes et nos campagnes, nos systèmes de transport, nos modes de construction, notre production et notre consommation d’énergie et d’eau potable, nos processus industriels, notre gestion des déchets. Tout doit devenir plus efficace, ce qui signifie que nous devons utiliser les solutions techniques les plus récentes pour arriver à faire mieux en consommant moins. En arrêtant de gaspiller.

La transition écologique qui fait si peur, n’est rien d’autre que le passage du monde d’hier à celui d’aujourd’hui, avec le cortège d’avantages qui l’accompagne : baisse des factures énergétiques pour les particuliers et les entreprises, meilleure utilisation des ressources naturelles, développement d’une économie circulaire. Cette modernisation favorisera les investissements dans les technologies les plus efficaces, créera de nouveaux emplois, ouvrira des opportunités industrielles et exclura de facto les secteurs les plus polluants.

Comment y parvenir ? En montrant à quoi ressemblera la vie demain si nous mettons en œuvre ces solutions ; en prouvant que cela ne coûtera pas plus cher ; qu’il ne sera pas nécessaire de sacrifier son confort.

L’architecte aime dessiner son nouveau projet en 3D pour impressionner le client. Suivons le même principe. Montrons les choses le plus tangiblement possible, adaptons notre message à ce que l’audience veut voir, et à ce qu’elle connaît : la ville.

Alors que plus de la moitié de la population mondiale vit dans un environnement urbain, les villes sont responsables des trois quarts des émissions de CO2. Elles sont également les principaux générateurs d’activité économique, responsables de 80% du PIB mondial. Les citadins sont ainsi bien placés pour exploiter les possibilités offertes par cette modernisation écologique.

Dans la mobilité, tout le monde pense aux véhicules électriques… mais l’achat d’un grand nombre de nouvelles voitures crée d’autres problèmes. Il est désormais possible de  » retro-fitter  » les moteurs thermiques en moteurs électriques, d’utiliser des remorques électriques pour vélos de livraisons, d’employer des services d’optimisation d’itinéraires pour lutter contre les embouteillages qui coûtent tant à nos villes.

Si la construction avait recours aux pompes à chaleur, la demande d’énergie en serait divisée par quatre. L’exploitation de la chaleur disponible dans le sous-sol pour chauffer nos maisons n’a jamais été aussi facile et bon marché, même au cœur des villes, et cela sans causer de perturbations grâce aux progrès des technologies de forage !

Ces solutions, et des dizaines d’autres, seront présentées par la Fondation Solar Impulse à la Cité des Sciences de Paris dès le 20 septembre dans une exposition sur  » la ville de demain « .

En réalité, on pourrait parler de  » la ville d’aujourd’hui « , puisque les solutions sont déjà toutes disponibles. Elles sont beaucoup plus efficaces que les systèmes polluants encore utilisés actuellement, et seraient rentabilisées en quelques années seulement.

Mais pour que leur adoption se matérialise, il faut que les conditions soient réunies. Les villes devraient disposer d’une plus grande marge d’autodétermination quant à la manière dont elles peuvent mettre en œuvre cette modernisation. Elles doivent disposer des investissements, des capacités et des compétences nécessaires. Elles doivent surtout pouvoir changer les règles des marchés publics et prendre en compte, non pas le prix d’achat, mais les économies réalisées sur l’ensemble de la durée de vie d’une acquisition.

Autre chantier important : la modernisation doit aussi se faire dans nos métiers. Cela signifie qu’il faut mettre en place des programmes de requalification qui préparent les citoyens à travailler dans les nouvelles industries de la transition écologique. Aujourd’hui, le manque de personnel qualifié est un obstacle à l’adoption de solutions propres et efficaces.

Parler des solutions permet de faire évoluer les mentalités. Il s’agit de montrer aux citoyens de tous âges qu’une vie en adéquation avec la planète est à leur portée, à condition de mettre en place les mesures pour y parvenir. Ainsi, le monde de demain arrivera un peu plus vite.

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