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L’apprentissage : un vecteur d’inclusion et d’ouverture sociale

720 000 contrats d’apprentissage ont été signés en 2021 en France, en partie grâce à l’aide exceptionnelle pour le recrutement d’alternants. Effet bulle ou vraie tendance ? Marc Pérennès, directeur employabilité & CFA à emlyon business school, nous livre son point de vue sur la situation de l’apprentissage en France et nous explique la stratégie de l’Ecole dans ce domaine.

Pensez-vous que les bons chiffres de l’apprentissage vont perdurer après la fin des aides exceptionnelles ?

Je l’espère et nous agissons, à notre niveau, pour cela ! Ces excellents chiffres sont à mettre au crédit de trois actions convergentes : la simplification du système (loi du 5 septembre 2018), la volonté de mener un combat culturel pour changer l’image de l’apprentissage et enfin un soutien financier sans faille à la logique “un jeune / une entreprise = un contrat”. La simplification du système et le combat culturel mené ont clairement des effets de fond qui perdureront. Le soutien financier conjoncturel a sûrement permis à certaines entreprises opportunistes de rejoindre la famille de l’apprentissageau prix d’un effet “bulle” et d’un nombre accru de ruptures de contrats car elles avaient moins l’habitude d’encadrer qualitativement des jeunes. Je pense que l’apprentissage est globalement gagnant et qu’un cap a été franchi pour rester sur un niveau haut, sous réserve que les conditions de financement restent acceptables pour l’enseignementsupérieur.

Beaucoup d’entreprises connaissent des difficultés pour recruter des alternants et beaucoup d’alternants ont du mal à trouver des employeurs. Comment expliquer ce paradoxe ?

C’est un vrai paradoxe en effet. Pour les entreprises, cela dépend de leur notoriété mais aussi de leur capacité à mener leurs campagnes de recrutement. Il faut être bon dans le timing. Pour les jeunes, un des leviers est de toujours mieux les préparer au projet professionnel et à la recherche de contrat (stage, apprentissage, CDI). C’est le rôle de notre Career Center ! Trouver la bonne entreprise pour son apprentissage est une démarche qui s’apprend et se travaille pendant toute une scolarité, en parallèle des contenus académiques. Cela peut être plus compliqué pour les jeunes qui rejoignent directement une école pour une formation en apprentissage. À emlyon business school, nous préparons nos étudiantes et étudiants sur ce sujet comme pour une compétition sportive. Nous augmentons notre volume de places en apprentissage depuis 2 ans et nos étudiants ne rencontrent pas de dif¬ficulté à trouver leur entreprise, l’offre de postes en alternance à emlyon étant encore largement supérieure à la demande. Nous devons en revanche faire comprendre aux entreprises que la demande pour nos apprentis est très élevée au regard du nombre de places : 220 à ce jour sur 3 formations / 500 sur plus de 5 formations à horizon 2025.

L’apprentissage souffre-t-il d’un problème d’image en France ?

Un cap important vient d’être franchi avec plus de 700.000 apprentis : la preuve est faite qu’il est possible de développer l’apprentissage en France ! Dans un passé encore récent, il véhiculait l’image d’une voie de garage pour celles et ceux qui ne réussissaient pas à l’école, quelle erreur ! Au contraire en Allemagne par exemple, de nombreux dirigeants et dirigeantes d’entreprises sont passés par l’apprentissage. Aujourd’hui, on démontre qu’il peut concerner tous les niveaux de formation ! emlyon business school, avec de grands acteurs comme The Adecco Group, Engie, Safran, Nestlé, Véolia, les Compagnons du devoir, Open Classrooms, Walt… s’engage au sein de l’association GAN(Global Apprenticeship Network) pour le développement mondial de l’apprentissage. La France y est désormais en bonne position !

emlyon business school possède aujourd’hui son propre CFA. Pourquoi avoir fait ce choix ? Comment avez-vous vécu cette expérience ?

Nous avons créé notre propre CFA interne en 2019. Bien sûr, il y avait l’opportunité proposée par la loi Avenir professionnel qui nous a permis de développer les places d’apprentissage dans les volumes et au rythme que nous souhaitions. Ce n’était pas le cas auparavant dans le schéma avec notre CFAhors les murs (dont nous restons proches), dans le cadre de la compétence régionale. Dans ce choix, il y avait aussi la volonté de mieux répondre à la demande élevée en apprentissage des entreprises pour nos profils d’étudiantes et d’étudiants et un souhait de permettre à un plus grand nombre de mieux financer leurs études. Dès le début, nous avons vécu cette expérience comme une aventure intrapreneuriale ; aujourd’hui le CFA fait partie de la vie du Career Center d’emlyon ; il se développe dans une démarche qualité très forte. Le projet et l’équipe menés par Isabelle Adeline, responsable de notre CFA, vivent très bien ce mode “création/développement”. Les enjeux de rigueur, de suivi, de communication et de promotion sont élevés et nous avons de nombreux objectifs pour 2022 : consolider les volumes actuels, expliquer le cadre opportunités/ contraintes et faire rayonner l’apprentissage en interne, lancer de nouvelles formations en apprentissage, renforcer notre proximité avec les OPCO au niveau national et en région….

Favoriser l’inclusion et l’ouverture sociale par le développement de formations en apprentissage est l’un des axes du plan stratégique de l’Ecole “Confluence 2025”. Comment le développement de l’apprentissage peut être vecteur d’inclusion ?

Cette dimension de l’apprentissage est une évidence, encore plus dans un paysage où les frais de scolarité des écoles de commerce restent élevés. Cette évidence a été encore renforcée depuis l’arrivée d’Isabelle Huault à la tête d’emlyon business school, en tant que Directrice Générale et Présidente du Directoire en septembre 2020, et dans le cadre d’un renforcement marqué et authentique de notre engagement social et environnemental sur toutes ces dimensions. Nous visons à horizon 2025 une part de 30 % d’étudiantes et d’étudiants boursiers. L’apprentissage est un des leviers de cette politique généreuse et ambitieuse (ou généreusement ambitieuse !) et nous le ferons activement et de manière croissante tant que les systèmes de financement pour l’enseignement supérieur le permettront. Dans l’apprentissage, il y a cette double dimension qui est extrêmement motivante : permettre à davantage d’étudiants d’apprendre différemment et de manière novatrice et permettre d’en apprendre plus sur eux-mêmes tout en finançant leurs études. Finalement, œuvrer pour le développement de l’apprentissage, c’est un acte citoyen, aussi bien pour les acteurs de ce projet au quotidien que pour l’École elle-même !

Plus d’informations :

Marc Pérennès, Directeur employabilité & CFA – perennes@em-lyon.com Isabelle Adeline, Responsable expérience professionnelle & CFA – adeline@em-lyon.com

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