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Noremat : Le bon sens paysan version 4.0

L’entreprise familiale Noremat, l’une des quatre entités du groupe Actibac, conçoit et commercialise des outils et des solutions pour maintenir en état les accotements routiers et valoriser la matière collectée – herbe et haies. L’entreprise dirigée par Christophe Bachmann, présente partout sur l’hexagone via une dizaine d’agences, est un modèle à suivre en termes d’innovation au service de l’environnement et des territoires.

Pour Noremat, l’engagement écologique et la valorisation des déchets ne datent pas d’hier. Que ce soit dans son organisation ou dans son activité, l’entreprise familiale fondée en 1981 a toujours mis en pratique ses principes, jusqu’à créer il y a trois ans la société Maneko, une unité de remanufacturing de ses machines, pour limiter encore son impact environnemental. En interne, elle recycle ses déchets, privilégie la sous-traitance locale pour réduire les transports, facilite la pratique du co-voiturage pour ses collaborateurs, emploie des personnes en situation de handicap et éco-conçoit ses nouvelles agences commerciales et techniques.
Au début des années 2000 la société fait reconnaître sous l’appellation d’ « accoroutiste » ce métier qui prend en charge la maintenance des accotements routiers. Elle fournit aujourd’hui tout le matériel nécessaire à ses 5000 clients, communes (de quelques habitants à la métropole) et entreprises (de la TPE au grand groupe comme Vinci).

Dans leur grande majorité, les collectivités considèrent encore le maintien en état du bord des routes comme une contrainte, alors que c’est une mine d’or, notamment pour la production d’énergies et de carburants verts, ainsi que la fourniture de matière pour du compost ou de l’isolant. « C’est un sujet qui n’intéresse personne et qui est pourtant crucial pour l’efficience et l’attractivité du territoire », s’insurge Christophe Bachmann qui passe une grande partie de son temps à défendre et louer les bénéfices d’un entretien bien réalisé. « Les expériences ont prouvé qu’en recueillant l’herbe des accotements on pouvait réduire de 20 % le coût d’entretien de la chaussée et donc améliorer la sécurité. Au-delà, s’ils sont bien gérés, ces accotements deviennent des corridors verts, parmi les derniers espaces en friche exempts de produits phytosanitaires. Moyennant un bon plan de fauchage, et le déblayage de la matière, on régénère la biodiversité locale en empêchant les graminées d’étouffer, on lutte contre les plantes invasives et allergènes, on évite les risques d’incendie et d’inondation, on récupère tous les plastiques destinés à finir à la mer… »

Et en outre, Noremat permet d’apporter sa contribution aux besoins grandissants en biomasse, le cheval de bataille du dirigeant. « Avec le réchauffement climatique, la réduction des terres cultivables, l’augmentation de la population, nous avons compris dès 2008 qu’il n’y aurait jamais assez de biomasse pour tout le monde compte tenu de la concurrence des usages déjà effective, au regard des besoins en plastique bio et en carburants de remplacement. C’est impossible si on veut parallèlement continuer à nourrir les gens. Or, la France compte un million de kilomètres de routes et autant d’accotements qui sont sources de nombreuses externalités positives s’ils sont bien entretenus. » Et également une manne financière pour les communes, qui aujourd’hui perdent sur tous les plans puisqu’elles rémunèrent des prestataires pour les enlever (lesquels font aussi un bénéfice sur la revente), sans en tirer la moindre valeur, sachant que la tonne d’herbe est revendue 8 euros actuellement. « Or, j’affirme que le prix objectif pourrait atteindre plus de 50 euros, compte tenu du fait que le pouvoir méthanogène de l’herbe est moitié moindre que celui du maïs qui sort du champ à 200 euros et peut-être vendu 350 euros la tonne. Il y a donc clairement un problème de partage de la valeur entre les acteurs du territoire », précise le dirigeant, qui ajoute : « On pourrait même imaginer que les particuliers touchent une somme à chaque fois qu’ils apportent un coffre de rebuts verts à la déchèterie. Cela encouragerait une certaine massification, qui est tout l’enjeu de l’économie circulaire. »

Un engagement récompensé

Pour autant les choses avancent dans le bon sens, et les territoires, entrainés par les régions, sont plus enclins à concevoir des schémas d’aménagement et de mutualisation des ressources. Désormais, les communes ont l’obligation de réaliser un inventaire de leur biodiversité, un plan de protection de l’eau, voire de prévention incendie dans le sud… « Nous développons des outils capables d’intégrer toutes ces contraintes – ou opportunités selon le point de vue – dans la gestion des accotements pour trouver le meilleur compromis pour chacun. Pour cela, il faut adopter une approche systémique et non plus en silos avec des acteurs qui s’ignorent ».

Noremat a reçu de nombreux prix, dont le Trophée RSE Grand-Est 2019, dans la catégorie Partenariat Territorial qui récompensait ses travaux sur le fauchage avec collecte et la production d’énergie grâce à l’herbe récupérée sur les bords de route. Des travaux réalisés souvent sous forme d’expérimentations in situ avec des acteurs locaux, agriculteurs, entreprises, institutionnels, sur le fauchage raisonné ou différencié par exemple. « Nous menons en ce moment une expérience de chaire industrielle avec l’université de Nancy dotée d’un budget de 3 millions d’euros sur 5 ans, pour identifier et mettre en lumière toutes les externalités positives de notre métier et leur modélisation en cash.
Pour faire changer les choses, le bon sens ne suffit pas, il faut du chiffre, que tout le monde y gagne. »
Membre de la communauté du Coq Vert de Bpifrance, qui réunit les entrepreneurs engagés pour le climat et l’environnement, Christophe Bachmann est également responsable du groupe de normalisation européenne pour ses produits, et très actif dans différents cercles de réflexion sur les sujets écologiques. Par ailleurs, l’entreprise dispose de son propre centre de formation, et un collaborateur en interne se consacre entièrement aux questions environnementales, pour expliquer la démarche, conseiller les clients et les prospects, réaliser des études de faisabilité et des projets de recherche. « Basculer d’une activité à impact négatif vers une activité régénératrice et positive pour l’environnement et les territoires, en apportant une plus-value à tous les acteurs, c’est ça notre approche. On peut dire que nous allons bien au-delà de notre métier ! » conclut le dirigeant.

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