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Pénurie d’ingénieurs : réconcilier numérique et transition écologique

Par Fabienne Mathey-Girbig (Directrice responsabilité d’entreprise et développement durable chez Sopra Steria) et Emmanuel Monfrini (Directeur des formations de Télécom SudParis)

Si le phénomène de pénurie dans les métiers de l’ingénierie en France est ancien, la transition environnementale renforce l’urgence d’y répondre, estiment Fabienne Mathey-Girbig et Emmanuel Monfrini. Il revient désormais aux écoles d’ingénieurs et entreprises de la Tech de participer à la formation d’ingénieurs responsables.

Les aspirations des étudiants et jeunes diplômés en faveur de la transition écologique contribuent à alimenter la pénurie d’ingénieurs dans les métiers du numérique, considérés comme incompatibles avec les impératifs de durabilité et de sobriété attendus.

Or, c’est précisément grâce à la formation d’une nouvelle génération d’ingénieurs dotés d’une expertise technique du numérique durable que la transition écologique pourra s’opérer. Dès lors, comment réconcilier métiers du numérique et engagement durable dans l’esprit des étudiants et des jeunes diplômés, talents de demain ?

Une étude de la DARES et de France Stratégie nous alerte sur l’accroissement de la pénurie d’ingénieurs informatiques en France : les entreprises auront besoin de recruter 115.000 nouveaux ingénieurs d’ici à 2030, soit une hausse de 26 % par rapport à 2019. Malgré un nombre d’étudiants en hausse on estime qu’au moins 10.000 ingénieurs manquent à l’appel chaque année (tous secteurs confondus).

Double contrainte

Parallèlement, le nombre d’étudiants inscrits en spécialité informatique a diminué de 0,9 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres soulignent d’une part le dynamisme du secteur du numérique, d’autre part le risque d’entrave lié aux difficultés toujours plus importantes de recrutement, avec un déséquilibre croissant entre l’offre et la demande en compétences.

Si le phénomène de pénurie dans les métiers de l’ingénierie en France est ancien, la transition environnementale renforce l’urgence d’y répondre afin de permettre l’optimisation des processus IT existants, en lien avec les objectifs de sobriété et de durabilité. Ainsi, pour accompagner le secteur du numérique dans ses mutations, la filière doit faire face à une double contrainte : former de nouveaux ingénieurs tout en les préparant aux défis environnementaux.

Les étudiants et jeunes diplômés sont de plus en plus nombreux à vouloir intégrer les enjeux environnementaux dans leur parcours professionnel, ce qui représente une chance formidable pour les acteurs du numérique.

Nouveaux enseignements

Les jeunes ingénieurs accordent à cet égard une importance croissante à l’implication de leur futur employeur dans les actions de responsabilité d’entreprise. Pourtant, seuls 8 % d’entre eux associent aujourd’hui leurs établissements à une offre de formation au développement durable.

Il revient désormais aux écoles d’ingénieurs et entreprises de la Tech de participer à la formation d’ingénieurs responsables, capables de comprendre les impacts environnementaux des services et produits numériques pour identifier les leviers qui feront de la Tech une industrie plus verte et responsable. A ce titre, le plan « France 2030 » porté par le gouvernement sur l’innovation technologique prévoit d’accélérer la formation des talents, notamment dans le domaine du numérique.

Pour développer les compétences des jeunes en informatique, de nouveaux enseignements ont été créés à la suite de la réforme du baccalauréat : l’enseignement SNT (Sciences Numériques et Technologies) pour tous les élèves de seconde générale et technologique et les enseignements de spécialité NSI (Numérique et Sciences Informatiques) en première et en terminale.

Formation à la sobriété numérique

Grâce à ces parcours combinés, les jeunes peuvent se familiariser avec les notions d’algorithme et de langage de programmation, ce qui leur facilite l’entrée dans les BUT (Bachelors Universitaires de Technologie) et dans les écoles d’ingénieurs.

La loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique en France) vise également à développer et à encadrer la formation à la sobriété numérique et à l’IT for Green dans les cursus. Elle prévoit une formation à la sobriété numérique dès l’école et à l’entrée à l’université ainsi qu’un module sur l’écoconception des services numériques pour les formations d’ingénieur en informatique.

Déjà de nouvelles thématiques font leur apparition dans les programmes des grandes écoles, telles que « comment évaluer la performance environnementale ? », « Comment minimiser l’impact du numérique ? », « Faciliter la mobilité des utilisateurs au quotidien ». C’est grâce à ces nouveaux cursus dispensés en lien avec les acteurs du numérique, que les futurs diplômés retrouveront du sens dans leurs études puis dans leurs carrières.

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