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Sobriété énergétique en entreprise : comment l’atteindre ?

Et si votre entreprise s’engageait sur la voie de la sobriété ? Pas question ici de « Dry January », mais de réduction de la consommation d’énergie pour limiter l’impact des activités sur le changement climatique. Prendre le vélo, changer les équipements ou rénover les bureaux : être sobre prend mille et une formes.

En 2022, le pétrole et le nucléaire représentaient respectivement 36,8% et 30,3% de la consommation d’énergie primaire en France. Alors que le réchauffement climatique s’accélère et que ses conséquences se font de plus en plus visibles, la France a déployé une série de lois et de plans visant à réduire l’impact de la consommation énergétique à l’échelle nationale. Le plan de sobriété énergétique s’inscrit dans cette volonté d’effort collectif pour mettre en place une consommation plus responsable des ressources. Ménages, industrie, filière agricole, transports : tous les acteurs sont concernés pour agir à leur échelle et soutenir la stratégie nationale. Dans ce contexte, les entreprises ont elles aussi un rôle à jouer. Mais qu’est-ce que la sobriété énergétique ? Pourquoi et comment l’appliquer en entreprise ? Big média vous dit tout sur le plan national pour les économies d’énergie.

Qu’est-ce que la sobriété énergétique ?

La sobriété énergétique désigne les efforts collectifs pour réduire la consommation et le gaspillage d’énergie. Il s’agit de modérer l’utilisation des ressources énergétiques à toutes les échelles : au sein des ménages, dans les entreprises, dans l’industrie, etc. L’objectif est de se détacher des ressources non-renouvelables, aussi dites « fossiles », qui sont non seulement vouées à s’épuiser mais sont aussi responsables de la majorité des émissions de carbone. Une telle démarche implique également d’adopter une consommation raisonnée de façon générale.

Répartition de la consommation d’énergie primaire en France en 2021 :

Source : Chiffres clés de l’énergie, édition 2023, Ministère de la Transition Énergétique.

Afin de faire de cette réduction un effort collectif, le gouvernement a présenté en 2022 un plan de sobriété énergétique national détaillant les mesures à mettre en place dans tous les secteurs ainsi que les objectifs à atteindre.

Que dit le plan de sobriété énergétique du gouvernement ?

Si la consommation de gaz et d’électricité a baissé de 12% en France entre octobre et décembre 2023, les énergies fossiles représentaient malgré tout deux tiers de la consommation d’énergie finale. Présenté en 2022 par la Première Ministre Elisabeth Borne, le plan de sobriété énergétique a pour but de ralentir le réchauffement climatique en engageant le pays dans unetransition énergétique. L’objectif principal : réduire la consommation d’énergie de 40% à l’horizon 2050 et sortir de la dépendance aux énergies fossiles en augmentant la part de l’électricité dans le mix énergétique.

En plus de viser à lutter contre le réchauffement climatique, le plan de sobriété énergétique entend répondre aux enjeux posés par la guerre en Ukraine, qui a bousculé l’approvisionnement énergétique (particulièrement en gaz) de l’Hexagone. D’après la Direction Générale des Entreprises (DGE), le prix du gaz a augmenté entre +70 et +110% par rapport à 2021 et +40 à +75% pour l’électricité en 2023. Face à la crise énergétique engendrée par la situation, Emmanuel Macron avait annoncé le lancement du plan de sobriété énergétique lors de son allocution du 14 juillet 2023, en encourageant à « entrer collectivement dans une logique de sobriété énergétique ».  

Source : Plan de sobriété énergétique : un an après, on continue !, Ministère de la Transition Énergétique, 2023.

Qui est concerné par ce plan ?

Le plan de sobriété énergétique du gouvernement s’applique à tous les secteurs de l’économie française : l’État, les secteurs du bâtiment et du transport, les industriels, les logements, les entreprises (tous domaines confondus), les particuliers, les métiers du sport et de la culture, les collectivités territoriales… Tous font partie du dispositif, car ce plan repose sur des efforts collectifs et transversaux qui, regroupés, rapprochent la France de son objectif de réduction de consommation énergétique d’ici 2050.

Le plan a été élaboré par neuf groupes de travail sectoriels et avec les ministres des différents gouvernements, afin de cibler les problématiques de chaque secteur et de développer les mesures et objectifs les plus cohérents pour chacune des filières concernées.

Objectifs et mesures du plan de sobriété énergétique

Afin d’accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), le plan de sobriété de 2023 a fixé un nouvel objectif de -10% sur la consommation de gaz et d’électricité d’ici fin 2024. Celui-ci doit contribuer à l’ambition, sur le long terme, de réduire cette consommation de 40% à l’horizon 2050. Le Pacte vert européen a revu à la hausse cette cible, et établit que les Etats membres doivent atteindre 55% de réduction de leurs émissions d’ici 2030. 

En plus de ces objectifs généraux, le plan de sobriété énergétique détaille les mesures à mettre en place dans chaque secteur et des objectifs paliers à atteindre.

Répondre à des objectifs de sobriété et de transition énergétique

La vocation première du plan de sobriété énergétique est de lutter contre le réchauffement climatique en limitant la consommation des ressources énergétiques et, par extension, l’empreinte carbone qui en découle. Cependant, ce plan vise aussi à combler le retard de la France concernant les objectifs climatiques et énergétiques mis en place par la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) et les différentes lois climat votées ces dernières années. 

En 2023, le Haut Conseil pour le climat (HCC) a souligné dans son rapport le retard de l’action climatique à l’échelle nationale : en 2022, les émissions de GES n’ont diminué que de 2,7% dans l’Hexagone, tandis que les émissions du secteur de l’énergie ont augmenté de 4,9% et les puits de carbone ont réduit leur absorption de 21,1% en 2021. 

Le plan de sobriété énergétique repose sur quatre piliers afin de rattraper ce retard et atteindre les objectifs fixés : 

  • la sobriété énergétique ;
  • l’efficacité énergétique ;
  • le développement des énergies renouvelables ; 
  • la relance de la filière nucléaire.

Bon à savoir : Quelle est la différence entre la sobriété énergétique et l’efficacité énergétique ?

La sobriété énergétique consiste à réduire la consommation à travers la modification de l’usage et des comportements. Cette réduction est organisée, volontaire et a pour vocation de prioriser les usages essentiels. 

L’efficacité énergétique consiste à optimiser la consommation d’énergie à travers des solutions techniques et logistiques, pour satisfaire le même besoin énergétique. Il s’agit de gagner en efficacité tout en utilisant moins d’énergie. 

Les deux concepts sont complémentaires dans la lutte contre le changement climatique et l’objectif de neutralité carbone.

Les mesures du plan de sobriété énergétique

Le plan du gouvernement détermine une série de mesures à appliquer dans chacun des secteurs concernés afin d’atteindre les objectifs cités plus haut :

  • Dans les bâtiments : décaler la période de chauffe, ne pas chauffer au dessus de 19°, réduire l’utilisation d’eau chaude sanitaire ; 
  • Dans la mobilité : favoriser le covoiturage, les transports en commun ou l’utilisation de modes de transport vert (vélo) ;
  • Au niveau de l’État : travailler en horaires décalées lors de pics de tension sur le réseau électrique, limiter la vitesse à 110km/h sur l’autoroute pour les véhicules professionnels, favoriser le télétravail ;
  • Dans les collectivités : réduire la consommation de l’éclairage public grâce aux LED et au pilotage automatique, réduire le chauffage des infrastructures sportives de 1 à 2° ;
  • En entreprise : diminuer le chauffage et travailler en horaires décalées, développer et soutenir le télétravail, lutter contre le gaspillage, développer la mobilité durable, se renseigner grâce à une plateforme d’accompagnement ; 
  • Dans le sport : réduire de 50%  le temps d’éclairage en dehors des matchs et compétitions en journée et de 30% en soirée ;
  • Dans l’industrie : optimiser les procédés de production, réduire la consommation des équipements logistiques, développer l’écoconduite ;
  • Dans les logements : installer des thermostats, décaler la période de chauffe, individualisation du chauffage ; 
  • Pour les Français : profiter du bonus sobriété et des aides à l’installation d’équipements performants (pompes à chaleur), s’informer sur l’état du réseau électrique avec Ecowatt.

Pourquoi mettre en place une stratégie de sobriété énergétique en entreprise ?

Consommer moins fait du bien à la planète, mais aussi à votre entreprise. Développer une stratégie de sobriété énergétique dans votre organisation a de nombreux avantages : réduction des coûts et des émissions carbone, développement de votre engagement durable… S’adapter aux réglementations actuelles vous aide à développer une activité plus vertueuse, vous prépare pour le futur et vous permet d’anticiper les mesures de transition énergétique. 

Faire des économies grâce à la sobriété énergétique

L’énergie c’est de l’argent, alors autant ne pas la gaspiller. S’engager dans la sobriété énergétique en entreprise permet de faire des économies et de réduire la consommation d’énergie. 

L’un des premiers pas à faire vers la sobriété énergétique en entreprise est de passer aux énergies renouvelables pour alléger ses factures et, dans certains cas, obtenir des revenus supplémentaires. Cela peut passer par l’installation de panneaux solaires photovoltaïques sur le toit des bâtiments de l’entreprise ou sous forme d’ombrières sur les espaces de parking afin de passer à l’autoconsommation, de revendre le surplus d’énergie produit et de réduire sa dépendance aux énergies fossiles. L’installation d’éoliennes domestiques ou verticales (à la taille adaptée pour une zone urbaine) est également un bon moyen de s’alimenter en électricité verte

Deuxième méthode pour faire des économies : effectuer la rénovation énergétique de vos bâtiments. Le bâtiment émet 27% des émissions de CO2 en France, et représente 45% de la consommation d’énergie finale à l’échelle nationale. La rénovation énergétique des bâtiments d’entreprise peut s’effectuer en changeant les fenêtres ou en isolant les murs ou le toit avec des matériaux isolants durables et efficaces. Une bonne isolation permet d’utiliser moins d’énergie pour chauffer ou refroidir le bâtiment, et baisse les factures à la fin du mois.

Réduire ses émissions de gaz à effets de serre

D’une pierre deux coups : l’installation d’équipements d’énergie renouvelable contribue également à réduire les émissions de GES de votre entreprise ! Utiliser le soleil ou le vent pour s’alimenter peut considérablement réduire votre empreinte carbone, et contribue globalement à l’objectif de neutralité carbone fixé pour 2050.

La décarbonation de votre entreprise s’effectue aussi en développant la mobilité durable : il peut s’agir d’installer des bornes électriques, des stationnements vélo ou de limiter les flottes de véhicules de fonction. Encourager le télétravail est également un bon moyen de réduire ses émissions, car le bâtiment est moins utilisé et consomme ainsi moins d’énergie. En cas d’utilisation, décaler de 15 jours la période de chauffe et limiter la température maximale de chauffe dans les bureaux sont aussi des paris gagnants pour votre consommation énergétique– et pour l’environnement.

Anticiper les réglementations de la transition énergétique

Mettre en place dès maintenant les mesures détaillées par le plan de sobriété énergétique et atteindre ou se rapprocher des objectifs vous donne une longueur d’avance sur les prochaines réglementations. Les mesures et obligations liées à la sobriété et à la transition énergétique ont vocation à être de plus en plus strictes afin de remplir l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, il est donc important pour votre entreprise de ne pas prendre de retard dans ce domaine. 

Les entreprises sont soumises à certaines obligations notamment concernant la consommation énergétique des bâtiments dans lesquels elles exercent leurs activités : 

  • La réglementation thermique de 2012 impose un seuil de consommation en énergie primaire de 50 kWhEP par m2 pour les bâtiments neufs ;
  • Le décret tertiaire de 2019  a pour but de diminuer la consommation énergétique du secteur tertiaire de 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040 et 60% d’ici 2050. Il concerne les propriétaires et locataires d’établissements accueillant des activités tertiaires et s’applique aux bâtiments de 1000m2 ou plus.

En mettant en place dès maintenant les mesures du plan de sobriété énergétique (baisse des températures de chauffage, mobilité durable, réduction de l’éclairage extérieur), votre entreprise sera prête à intégrer les prochaines lois et mesures visant à réduire la consommation énergétique.

Sobriété énergétique en entreprise : les bonnes pratiques pour réduire sa consommation

Les avantages sont nombreux et les mesures sont détaillées, mais comment appliquer une stratégie de sobriété énergétique en entreprise ? Avant toute chose, il faut analyser les performances énergétiques de ses activités afin d’établir le meilleur plan d’action. Le gouvernement met également à disposition des entreprises des aides et des guides pour répondre aux enjeux de transition énergétique. Les entreprises peuvent également se référer à la plateforme Les entreprises s’engagent, mises en place par le gouvernement pour les guider dans une démarche de sobriété énergétique et se joindre à d’autres entreprises engagées. 

Analyser la situation énergétique de son entreprise

Réaliser des diagnostics et des bilans de la situation énergétique de votre entreprise permet d’identifier les activités et postes sur lesquels la stratégie de sobriété énergétique doit se concentrer, afin d’appliquer des mesures efficaces. Il existe plusieurs bilans ou diagnostics réalisables en entreprise, ou obligatoires dans certains cas : 

  • Le DPE, ou Diagnostic de Performance Énergétique, évalue la performance énergétique d’un bâtiment en analysant sa consommation d’énergie et ses émissions de GES. Créé en 2006 et réformé en 2013 puis en 2021, il est obligatoire en cas de vente ou de location d’un bâtiment et pour les bâtiments neufs et est valable 10 ans. Le bâtiment reçoit un étiquetage allant de A (la plus performante) à G selon la classe de sa performance énergétique. 
  • Le Bilan GES permet d’évaluer la quantité de GES émise annuellement par les activités de l’entreprise, il regroupe 3 scopes du bilan carbone (émissions directes, émissions indirectes associées et autres émissions indirectes) et est obligatoire sur les scopes 1 et 2 pour les entreprises de + 500 salariés. Le bilan carbone lui s’applique aux trois scopes.
  • Le Diag Eco-Flux, proposé par Bpifrance en partenariat avec l’ADEME, a pour but d’accompagner les entreprises sur 12 mois en évaluant les flux en énergie, eau, matière et déchets pour identifier des objectifs d’économie et de réduction de l’impact environnemental.

Optimiser ses équipements énergétiques

L’optimisation des équipements énergétiques est un moyen efficace de maîtriser et réduire sa consommation d’énergie. Du bâtiment aux appareils de chauffage en passant par les équipements numériques, la sobriété énergétique s’applique à tous les niveaux au sein de l’entreprise.

La gestion des bâtiments

Trop chaud en été, trop froid en hiver… Tous les bâtiments ne sont pas égaux face à la météo et au réchauffement climatique. Pour débuter la gestion de votre consommation énergétique, il faut en premier lieu évaluer les performances énergétiques de vos bâtiments.

Le Décret BACS (building automation and control system) lancé en 2020, est une norme qui impose la mise en place de « systèmes d’automatisation et de contrôle des bâtiments » au plus tard d’ici le 1e janvier 2025 et détaille des mesures pour atteindre les objectifs du décret tertiaire. Les objectifs du décret BACS sont de suivre et analyser les données de consommation énergétique du bâtiment pour ajuster en temps réel la consommation selon les besoins, et alerter sur les dérives de consommation ou les défauts de fonctionnement.

Zoom sur : Le décret tertiaire 

Il s’agit d’une obligation réglementaire pour les acteurs du secteur tertiaire, entrée en vigueur en 2019. Il oblige les propriétaires et locataires d’établissements accueillant des activités tertiaires à se déclarer annuellement sur la plateforme OPERAT de l’ADEME. Le décret tertiaire détermine des objectifs de réduction des consommations d’énergie : -40% d’ici 2030, -50% d’ici 2040 et -60% d’ici 2050.



La mise en place d’une Gestion technique du bâtiment (GTB) permet d’améliorer l’efficacité énergétique d’un site grâce à un système informatique donnant une vue d’ensemble de la consommation des équipements. Cela inclut le chauffage, l’éclairage, l’électricité, la climatisation, la ventilation et les systèmes de sécurité (alarmes, contrôle d’accès). Ce système de gestion permet d’avoir une connaissance de la consommation en temps réel et d’intervenir à distance sur les équipements énergétiques. 

En France, le secteur du bâtiment est le premier consommateur d’énergie en France (45%). La rénovation énergétique des bâtiments découle du décret tertiaire de 2019 ; 56% des bâtiments tertiaires ont été construits avant 1980 et seuls 20% ont moins de 20 ans. Cette rénovation peut inclure une isolation plus performante, l’installation d’une pompe à chaleur ou d’une chaudière collective ou biomasse, le raccordement à un réseau d’énergie renouvelable, le remplacement des fenêtres… 

Limiter la consommation d’énergie et des ressources

L’éclairage extérieur et intérieur des bâtiments non résidentiels est une source considérable de consommation d’énergie. Pour lutter contre le gaspillage énergétique, une circulaire impose que l’éclairage intérieur des locaux professionnels soit éteint au plus tard une heure après la fin de l’occupation, et allumé une heure avant le début de l’activité, ou à partir de 7 heures du matin.

Afin de réduire les factures et l’impact écologique, les entreprises sont encouragées à passer aux ampoules LED et à l’éclairage à détection de présence dans les lieux de passage, ou à installer des éclairages à technologie de contrôle et de variation de la luminosité dans les lieux occupés. Par exemple, dans une salle de réunion, cela permet à la lumière de s’ajuster automatiquement selon l’ensoleillement et l’utilisation de la pièce.

Respecter des consignes de températures fixes dans vos locaux est une autre mesure du plan de sobriété énergétique. Dans l’idéal, le chauffage ne doit pas dépasser 19° et la climatisation doit au maximum atteindre 26° en été. Il est important de baisser la température lorsque le bâtiment est inoccupé (avec un maximum de 8° si les locaux sont vides plus de 48 heures) et de décaler les périodes de chauffe afin de limiter la consommation énergétique. Votre système de chauffage peut également se baser sur la récupération de chaleur ou s’approvisionner grâce à des panneaux solaires ou une pompe à chaleur afin de s’alimenter grâce aux énergies renouvelables : cela permet des économies sur vos factures et un impact moindre sur l’environnement.

Réduire l’impact du numérique

Selon l’ADEME, le numérique représente 2,5% de l’empreinte carbone nationale. La sobriété numérique est un enjeu de la sobriété énergétique et fait partie de la démarche RSE de votre entreprise. 

Concernant les data centers (centres de données), le plan de sobriété énergétique impose de limiter la climatisation et préconise un passage de 21 à 23° pour diminuer la consommation d’énergie jusqu’à 10%. Récupérer l’énergie fatale des centres de données lorsqu’ils sont sur le site de l’entreprise peut également permettre de chauffer les locaux et de créer un consommation énergétique circulaire, économique et durable. 

Au sein de l’entreprise, des écogestes sont à mettre en place pour réduire l’impact énergétique du numérique. Il s’agit de favoriser les appareils conditionnés et la réparation, de limiter le nombre d’outils numériques (comme les écrans) ainsi que leur taille et leur puissance par rapport à l’utilisation qui en est faite, et d’optimiser leur utilisation (arrêt, mise en veille).

Favoriser la mobilité durable

Environ 18 millions de personnes utilisent quotidiennement la voiture pour aller travailler. En 2019, le transport représente 31% des émissions de GES nationales, et 97% proviennent de la combustion des carburants. Le transport individuel a un lourd impact énergétique et écologique, il appartient donc aux entreprises d’encourager les employés à choisir des modes de transports plus verts. 

Cela passe tout d’abord par l’obligation pour les employeurs de rembourser les frais d’abonnement aux transports publics à hauteur de 50% minimum. L’entreprise peut également se tourner vers le Forfait Mobilité Durable (FMD), mise en place par la loi d’orientation des mobilités de 2019. Effectif depuis 2020, le FMD prend en charge les frais engagés par les employés pour leurs déplacements (du lieu de résidence au lieu de travail) avec un mode de transport durable (vélo, trottinette, covoiturage). Le montant est fixé entre 100€ et 300€ par an et est proportionnel au nombre de déplacements effectués. Autre initiative, le crédit mobilitépermet à l’employeur d’offrir une compensation financière aux salariés qui renoncent totalement ou partiellement à l’utilisation d’une voiture de fonction, avec un montant variant entre 3000€ et 10000€.

Enfin dans le cadre des déplacements professionnels, le plan de sobriété énergétique recommande de réduire l’usage de l’avion et de n’utiliser la voie aérienne que si le trajet en train dure plus de 4h pour un aller ou si l’aller-retour est supérieur à 6 heures sur une journée. Pour aller au travail ou pour se déplacer dans le cadre de son activité professionnelle, il est nécessaire de privilégier le transport ferroviaire ou le covoiturage.

Bon à savoir – Favoriser le télétravail pour réduire la consommation d’énergie

Une étude menée par le Ministère de la Transition Énergétique en 2023 montre que le télétravail peut permettre 20 à 30% d’économies d’énergie. Pour encourager employeurs et salariés à travailler à distance, l’indemnité forfaitaire du télétravail a été augmentée de 15%.



Mettre en place un management de l’énergie

Appliquer une stratégie de sobriété énergétique est plus aisé lorsque votre entreprise bénéficie d’un Système de Management de l’Energie (SME) certifié par la norme ISO 50001. Le SME s’inscrit dans une logique d’amélioration continue de la politique énergétique de votre entreprise et dans une optique de décarbonation et un au moyen pour l’entreprise de s’engager dans la sobriété énergétique.

L’implémentation du SME se déroule en plusieurs étapes : 

  • nomination d’un référent énergie en charge de l’optimisation des démarches et de la veille de l’évolution de la maîtrise de l’énergie ; 
  • analyse des usages énergétique pour définir des objectifs d’amélioration ;
  • mise en place des actions de sensibilisation et de communication, investir dans les modifications nécessaires (rénovation, nouveaux équipements) ;
  • élaboration d’un plan de suivi et évaluations régulières des objectifs et performances énergétiques.

La sobriété énergétique est un travail d’équipe qui nécessite la sensibilisation et la formation des collaborateurs aux écogestes (mise en veille des appareils, se couvrir plus en hiver pour ne pas augmenter le chauffage, encourager l’utilisation du vélo ou des transports en commun), et leur participation aux actions mises en place par l’entreprise. L’équipementier aéronautique Safran a par exemple lancé une campagne de sensibilisation sur les gestes d’éco-conduite auprès des salariés, en mettant en avant le fait que rouler à 110km/h au lieu de 130km/h sur l’autoroute lors de leurs déplacements permet de réduire de 20% les émissions de GES et d’économiser 20% du carburant.

Sources : 

Plan de sobriété énergétique : une mobilisation générale, 2022, Ministère de la Transition Énergétique

Plan de sobriété énergétique : un an après, on continue !, 2023, Ministère de la Transition Énergétique

Sobriété énergétique : des leviers d’action pour les entreprises, Agir pour la transition écologique

Pour une organisation du travail qui prend mieux en compte l’objectif de sobriété énergétique, Gouvernement

Tout savoir sur la rénovation énergétique, 2024, Ministère de la Transition Énergétique

Rapport annuel 2023, Haut Conseil pour le climat

Numérique : quel impact environnemental ?, ADEME

Comprendre le décret BACS, Décret BACS

Mon entreprise s’engage pour la sobriété énergétique, Les entreprises s’engagent

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