Volonté politique, implication économique et participation citoyenne : ce sont tous ces leviers qu’il faut activer en même temps pour accélérer la transition énergétique.
UNE INDISPENSABLE VOLONTÉ POLITIQUE
Le constat est clair : rien ne sera possible sans une volonté forte de tous les dirigeants politiques si l’on veut réduire
la part des énergies fossiles dans le mix énergétique et accroître massivement le rôle de l’électricité.
« En matière de transports par exemple, ce sont les véhicules de flotte qui montrent la voie car il suffit de légiférer pour remplacer la flotte de bus d’une ville, voire d’un État. Les choses peuvent donc être mises en place très vite », explique Mark Smidt, dirigeant de la société Heliox, qui produit des infrastructures de recharge pour véhicules électriques.
Décarboner les transports, améliorer l’efficacité thermique des bâtiments, développer des énergies renouvelables, généraliser le captage et le stockage du carbone : tout cela requiert une véritable stratégie industrielle, impliquant tout à la fois les pouvoirs publics et les acteurs économiques.
Dans son discours inaugural devant le Parlement européen, la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a d’ailleurs fixé des objectifs ambitieux : réduction a minima de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et adoption par les États membres d’un Pacte vert pour ancrer l’objectif d’une neutralité climatique à l’horizon 2050.
UNE PARTICIPATION COLLECTIVE
La participation de chacun est fondamentale :
Etats fixant le cap, collectivités territoriales agissant en matière de transport collectif et d’aménagements urbains, citoyens prenant acte des nécessaires changements de mode de vie, scientifiques imaginant des réponses, acteurs financiers investissant dans la recherche de solutions innovantes, acteurs économiques conjuguant leurs efforts pour mettre en place des solutions pérennes et rentables.
DES INVESTISSEMENTS MASSIFS
Des investissements massifs sont nécessaires dans l’acheminement et la production de l’énergie,
la construction de nouvelles usines et l’achat de matériel efficace.
« Les mécanismes de marché décentralisés, comme la tarification du carbone, sont essentiels pour impulser le changement dans des secteurs industriels clés, étant donné la multiplicité des méthodes possibles de décarbonation », expliquait Adair Turner, Directeur de l’Institute of New Economic Thinking en septembre dernier, dans sa chronique à Alternatives Economiques, argumentant « qu’une action massivement accélérée est à présent nécessaire » : tous les pays développés devraient s’engager à réaliser la neutralité carbone d’ici 2050, et les économies en développement en 2060 au plus tard.
Le récent rapport Mission Possible de la Commission des transitions énergétiques estime la décarbonation totale techniquement faisable avec des technologies existantes, même si certaines nécessitent encore de devenir commercialement rentables.
« Il est toujours possible d’atteindre cet objectif à un coût économique relativement bas, à condition d’adopter sans délai les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre un changement rapide ».
Adair Turner – Directeur de l’Institute of New Economic Thinking
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