D’après la première enquête de profilage réalisée par Bpifrance Le Lab, sans en faire une priorité stratégique, de nombreux entrepreneurs aspirent à réduire l’impact de leur activité sur le climat.
En 2020, l’étude « Les dirigeants de PME-ETI face à l’urgence climatique» a révélé que le changement climatique appelait à une réaction d’urgence pour 80 % des entrepreneurs interrogés. Mais ils n’étaient plus que 51 % à déclarer intégrer l’enjeu climatique dans la stratégie de leur entreprise. Un an plus tard, le bilan reste mitigé. Une nouvelle étude du Lab de Bpifrance, sur les ressorts de l’action des dirigeants de PME sortie en mars 2021, démontre que la réduction de l’impact de leur activité sur le climat arrive bien après des aspirations comme « offrir de meilleures conditions de travail à ses salariés », « créer des produits ou des services innovants » ou encore « développer son activité rapidement » pour les dirigeants de PME.
Climat cherche patron militant
Cependant, les chiffres sont encourageants. 59 % des répondants déclarent adapter leur entreprise aux enjeux climatiques et environnementaux par conviction. Les dirigeants les plus jeunes, âgés de 44 ans ou moins, sont plus nombreux à déclarer agir par conviction. À l’inverse, les plus expérimentés agiraient plus souvent que les autres par contrainte. Côté secteurs, c’est dans les services que l’on retrouve le plus de dirigeants prêts à s’engager face aux enjeux climatiques et environnementaux.
Mais l’absence de convictions n’empêche parfois pas le passage à l’action. De nombreux secteurs entament leur transition écologique et énergétique par opportunité ou à cause de contraintes réglementaires. Citons par exemple : le renouvellement des flottes de véhicules dans les transports, l’écoconception des produits dans l’industrie ou bien le tri et le recyclage des déchets dans le BTP, etc.
Et la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans tout ça ?
De son côté, la RSE n’est pas vraiment une priorité pour les dirigeants de PME. Ils sont encore 45 % à ne pas avoir de démarche RSE ou une démarche peu développée. Tout comme pour les enjeux climatiques, un effet générationnel se dessine. Les dirigeants de moins de 45 ans la décrivent, plus souvent que les autres, comme un élément central dans le fonctionnement de l’entreprise. Pour leurs aînés, elle est davantage vue comme une contrainte imposée de l’extérieur.