Retranscription :
Bonjour à toutes et à tous,
Je veux commencer par remercier Maurice Lévy dont l’engagement sur le sujet est connu. Mais aussi Julien Guéniche pour leur invitation à m’exprimer devant vous aujourd’hui sur ce beau sujet de l’engagement.
Je crois que le sujet de l’engagement, le sujet de l’impact, le sujet de la responsabilité que nous avons tous au sein de cette société. C’est vrai en premier lieu de la puissance publique et de l’Etat, c’est vrai des associations, c’est vrai aussi des entreprises et des individus. Est l’une des grandes questions qui traversent notre temps.
Nous le savons, nous sommes confrontés à des phénomènes de transition actuellement qui sont extrêmement perturbants, violents pour nos sociétés, que nous devons accompagner.
Ces transitions sont au moins de deux ordres : d’abord la transition environnementale. Pas besoin de rappeler le défi que cela représente. Défi extrêmement structurant pour nos sociétés. Défi d’urgence également qui nous oblige à bouger plus rapidement que nous en avons l’habitude. C’est vrai également de la révolution numérique et de la transition numérique qui met sous tension nos démocraties, nos économies, nos sociétés, de la même manière que l’ensemble des grandes transitions technologiques, on peut penser à l’électrification et à la mécanisation, ont créé et ont structuré le monde dans lequel nous évoluons et ont nécessité que nos sociétés passent par des phases de transition.
Ces phases de transition sont des phases d’opportunité. On voit à quel point l’opportunité d’évoluer vers un monde plus respectueux de l’environnement. L’opportunité de développer le numérique avec tout ce qu’il peut apporter en matière de qualité de vie, en matière d’optimisation de déplacements, pour la transition environnementale également.
Le problème c’est que nous sommes dans une problématique gramsciste d’une certaine manière. Le monde d’hier est en train de s’éteindre, le monde de demain n’apparait pas encore. Et c’est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres. Et on voit à quel point la pandémie a été une expression de ce clair-obscur et de ces difficultés. A travers les questions qui se sont posées et qui ont traversé nos sociétés.
Il est intéressant d’ailleurs de remarquer l’engagement de l’Europe : le modèle social européen n’a pas créé les mêmes conséquences en tous cas pas dans les mêmes proportions qu’aux Etats-Unis. Et je crois que ce qui transparait à travers ces questions c’est la nécessité de trouver un consensus social, sociétal sur la manière dont nous pouvons avancer de manière collective.
L’Etat, évidemment, a beaucoup de responsabilités. On sait à quel point son rôle est important, notamment dans les cultures jacobines comme celle de la France. Mais l’Etat et la puissance publique ne suffiront pas. D’abord l’ampleur des problèmes auxquels nous sommes confrontés nécessite la mobilisation de chacun. Et cette mobilisation doit dépasser le seul domaine des entreprises dont c’est l’objet social de s’intéresser à leur impact.
Nous devons à la fois nous intéresser aux organisations et aux entreprises for impact et with impact, c’est à dire que nous devons faire en sorte que cette préoccupation de l’impact transcende les domaines, les catégories d’entreprise, et les formes d’organisation pour qu’ensemble nous puissions travailler sur l’engagement collectif et individuel dans notre société.
Ce sont des thèmes qui étaient au coeur de la loi Pacte portée par Bruno Le Maire : la question des entreprises à mission, la question du partage de la valeur. Ce sont des thèmes qui vont continuer à infuser dans les discussions que nous aurons sur notre Pacte social et sociétal.
Nous avons absolument besoin de faire en sorte que chacun se mobilise. C’est pour ça que le Forum de l’Engagement qui en appelle à la responsabilité collective et individuelle de tout le monde et cette mobilisation sont indispensables.
Merci à tous ceux et toutes celles qui se mobilisent. Je crois que, certes les choses progressent. Mais nous ne sommes probablement pas encore au bon niveau d’exigence que nous avons envers nous-mêmes sur l’engagement que tout cela nécessite. Donc longue vie au Forum de l’Engagement !