Le 3 janvier 2022, le ministère du Travail a actualisé le protocole sanitaire en entreprise, rendant à nouveau le télétravail obligatoire 3 jours par semaine dans les entreprises pouvant le mettre en place. Ces mesures de télétravail de plus en plus communes à l’échelle européenne le démontrent : les structures les plus résilientes sont celles qui réussissent à inclure la digitalisation croissante du travail et des activités dans leur stratégie. Le concept de digitalisation est ici à comprendre comme la transformation des processus ou outils traditionnels par de nouvelles technologies numériques afin d’améliorer leur efficacité et leur performance.
La digitalisation n’est plus un processus nouveau : c’est un terme usité depuis une vingtaine d’années en France. L’hexagone s’est d’ailleurs illustré par la création de l’écosystème de la « French Tech », un réseau d’entrepreneurs mis en place par le gouvernement en novembre 2013 pour encourager le rayonnement des start-ups numériques françaises. Une initiative porteuse de résultats, lorsque l’on sait qu’aujourd’hui, le numérique représente plus de 5,5% du PIB national et 87% des contrats signés dans ces start-ups sont des CDI: ce secteur dynamique représente ainsi un bassin d’emploi stable pour le pays qu’il est primordial d’encourager. Néanmoins, cette digitalisation s’accompagne d’un cadre législatif français et européen qui a dû s’adapter. Et naturellement, à mesure qu’il se développe, ce cadre devient de plus en plus contraignant. Comment, alors, concilier le développement de la capacité d’innovation à la française et cette législation qui l’encadre de plus en plus ?
Surtout, si la digitalisation est porteuse d’opportunités considérables pour le développement social et économique de nos sociétés, elle s’accompagne aussi de risques pour les entreprises comme pour les citoyens. En effet, c’est un processus qui soulève de nombreux enjeux.
Des enjeux d’inclusion sociale d’une part. Si le numérique permet de mieux connaître ses droits (en informant sur les aides financières auxquelles les citoyens peuvent prétendre par exemple), il est aussi un facteur de marginalisation : 20% de la population française y a peu ou pas accès, notamment les moins jeunes. Dès lors, comment mettre en œuvre une stratégie de développement numérique inclusive ?
Des enjeux environnementaux également. La multiplication des « data centers » nécessaires au stockage et traitement des données numériques aura un impact environnemental croissant dans les années à venir, face à une masse des données à stocker qui double tous les deux ans. Ainsi, quelles solutions trouver aux problèmes que posera l’empreinte carbone croissante du numérique ?
Des enjeux territoriaux enfin. En France comme en Europe, certaines zones rurales sont encore sous-équipées en fibre optique par exemple. Face à cette problématique, comment développer le numérique dans les territoires sans créer ou renforcer les fractures existantes ?
La transition numérique constitue ainsi l’un des enjeux majeurs des sociétés de demain : aux entreprises françaises et européennes de s’y engager pour ne pas rater le train du numérique juste et responsable, et en faire un pilier de notre résilience.