Édito
L’éducation inclusive de l’école maternelle au supérieur n’est plus aujourd’hui un vœu, mais une réalité. Certes, nous devons collectivement fournir de plus grands efforts. Les écoles d’ingénieurs agissent de concert pour l’accueil de toutes les étudiantes et de tous les étudiants afin que les études supérieures représentent un moment privilégié dans leur évolution personnelle et professionnelle. Une grande partie de la problématique actuelle qui se pose à nous est de permettre à tous et toutes de se projeter dans un projet professionnel sans discrimination, ni autocensure.
L’école d’ingénieurs socialement responsable doit être capable de reconnaître tous les talents, de les valoriser et de cultiver la différence. Nos établissements agissement individuellement pour le bien-être de tous, mais aussi ensemble afin de rendre nos établissements accessibles à toutes et à tous. C’est une des valeurs fondamentales défendues par les écoles d’ingénieurs. C’est la raison pour laquelle notre Conférence a souhaité lancer un groupe de travail « Handicap et inclusivité » dont les objectifs sont notamment de mettre en œuvre d’une charte d’accueil des élèves-ingénieurs en situation de handicap et de produire un kit spécifique de communication et d’accompagnement.
Par ailleurs, la question de la responsabilité sociétale et plus précisément les problématiques de développement durable, les transitions environnementale, numérique, etc. sont prises en compte dans l’élaboration des cursus et politiques des écoles d’ingénieurs. Nos élèves sont très soucieux de ces questions et s’en emparent au sein de leurs propres initiatives et projets qui dépassent d’ailleurs le cadre académique. Les ingénieurs formés par les écoles ne sont pas uniquement des scientifiques et experts techniques, ce sont des citoyens engagés prêts à relever les défis actuels et futurs.
Il existe de nombreuses actions dans l’enseignement supérieur sur les questions d’inclusivité, d’engagement étudiant, de responsabilité sociétale. Elles sont prises en compte notamment dans les schémas directeurs des établissements. Cependant, des questions pragmatiques persistent notamment pour les collégiennes, collégiens, lycéennes, lycéens, en plus de ses choix d’études, s’enquérir de la faisabilité de leur poursuite : ce qui se traduit encore aujourd’hui par une autocensure de l’élève. Ainsi, nous devons mieux informer et mieux accompagner les jeunes. Nous devons être un acteur de leur réussite notamment en améliorant l’accessibilité aux études, aux établissements et en les accompagnant dans la réalisation de leurs projets.
Les actions entreprises par les écoles d’ingénieurs en faveur de l’inclusivité et en matière de responsabilité sociétale doivent être maintenues : nous avons tous et toutes le devoir de faire en sorte que l’ensemble de nos formations soient adaptées aux différents publics et viennent répondre aux besoins de la société.
Certes, nous avons encore des progrès à accomplir et des problématiques à traiter si nous voulons être à même d’offrir cette vision de l’école d’ingénieurs. Nous jouerons un rôle volontariste pour emmener tous nos établissements et la société entière vers cet environnement plus inclusif et plus responsable qui donnera à chacun l’opportunité de s’épanouir dans le respect de ses valeurs et de son potentiel.
La Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs est très fière de soutenir et s’impliquer dans le Forum de l’engagement et souhaite rappeler toutes les valeurs d’ouverture sociale, d’égalité des chances, de diversité et de solidarité, qui sont celles des écoles françaises d’ingénieurs et qui sont au cœur même de leur ADN.
Présentation de la CDEFI
La CDEFI est une Conférence institutionnelle de l’enseignement supérieur et de la recherche français. Créée en 1976, constituée en association loi de 1901, elle représente l’ensemble des directeurs et directrices des établissements, ou composantes d’établissements, publics et privés, accrédités par la CTI à délivrer le titre d’ingénieur diplômé.
La CDEFI est l’institution qui permet à toutes les écoles d’ingénieurs françaises de dialoguer et de négocier avec l’État. Ainsi, la Conférence formule des vœux, bâtit des projets et rend des avis motivés sur des questions relatives à l’enseignement supérieur et à la recherche. Sa vocation première étant de promouvoir les formations et les métiers d’ingénieurs auprès de tous les publics, en France, en Europe et dans le monde.
Consciente que la responsabilité sociétale est la clé de l’excellence, la CDEFI a très tôt fait de ce sujet une priorité. Elle a, à ce titre, mis en place une commission de travail dédiée aux questions de formation et de société. Cette commission est présidée par Philippe Dépincé, directeur de Polytech Nantes et vice-présidée par Dominique Baillargeat, directrice de 3iL et Carole Deumié, directrice de Centrale Marseille. Elle agit en faveur de l’égalité des droits et des chances, de l’ouverture sociale, du développement durable : handicap, élèves boursiers, diversité sociale, égalité entre les genres, lutte contre les addictions et prévention des comportements à risque dans les milieux étudiants, etc.
La CDEFI a par ailleurs mis en place en 2019, un groupe de travail « Handicap et inclusivité » et plus récemment un groupe de travail sur la responsabilité sociétale des écoles françaises d’ingénieurs.
Cette responsabilité est un axe prioritaire de toute stratégie de développement, aussi bien pour les entreprises que pour les établissements d’enseignement et de recherche. Elle pose la question de l’engagement que nous devons prendre collectivement pour assumer cette responsabilité et agir en faveur de l’inclusion de toutes et de tous. Nous devons mieux prendre en compte les différences et lutter contre les phénomènes d’autocensure et d’inégalités en accompagnant toujours mieux les jeunes.
La société doit inciter les jeunes à oser, inciter les établissements à multiplier les initiatives, et les accompagner et les soutenir sans réserve. Sans cela, il n’y aura ni excellence, ni progrès.