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Les énergies renouvelables, un marché porteur au Maroc

Les énergies renouvelables, désormais devenues des problématiques mondiales avec les enjeux climatiques actuels, représentent un secteur particulièrement intéressant pour les entreprises françaises qui visent la région du Maroc. Anthony Breton, directeur général de Clever Energies, et Ahmed Elkhalil, expert-comptable associé d’Audit Adour Maroc, nous en disent plus.

Le Maroc, qui a fait des énergies vertes un de ses grands axes stratégiques depuis le début des années 2000, compte porter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique à 52 % d’ici 2030. « Le Maroc a une double problématique. Il ne produit pas d’hydrocarbure et n’a pas la technologie nécessaire pour le nucléaire. Le pays s’est donc naturellement tourné vers ses points forts, le soleil et le vent », explique Ahmed Elkhalil dont l’entreprise, Audit Adour, oriente et conseille les sociétés françaises dans leurs affaires au Maroc. Derrière cette stratégie dépend l’indépendance énergétique du royaume, qui a importé 90 % de son énergie en 2020 d’après le ministère de la Transition Energétique et du Développement Durable marocain.  

Le Maroc en quête d’autonomie et d’optimisation énergétiques 

Là où la France affiche un certain retard sur l’énergie solaire, le Maroc, lui, avance à coups de grands projets. Profitant d’un gisement en rayonnement solaire exceptionnel, il lance en 2016 la centrale solaire Noor Ouarzazate, l’une des plus grandes au monde : elle s’étend sur plus de 3 000 hectares pour une capacité installée de 580 mégawatts. Ces productions et optimisations énergétiques semblent néanmoins se focaliser sur les projets de grande envergure. « Ce ne sont pas les particuliers ou les entreprises qui accèdent à ce type de solutions. Pourtant, ils ont tous envie de connaître la capacité de production que pourrait avoir leur bâtiment, de savoir ce que ça leur permettrait de générer en couverture d’énergie », remarque Anthony Breton, directeur général de Clever Energies, présent au Maroc depuis 2019 avec Energy Maroc. L’entrepreneur, qui a récemment participé à une mission en immersion à Casablanca, a pu constater par lui-même la forte demande locale pour ses solutions d’optimisation énergétique et ses équipements photovoltaïques, comme les panneaux solaires. « La question de l’autonomie en énergie est récurrente. On a besoin de produire et d’avoir de l’électricité à disposition dans ses propres locaux parce qu’on peut être sujet à des coupures de réseau ». Les énergies renouvelables représentent alors une alternative viable pour les entreprises locales, notamment lorsqu’il s’agit d’optimiser leur consommation et d’avoir de l’électricité verte à disposition.  

L’offre pour ce type de service n’est pourtant pas si développée sur le territoire. « Le Maroc est un pays en forte croissance. Il est donc très concentré sur la construction neuve, mais pas sur le traitement des bâtiments malades, sur la réduction de consommation d’énergie, contrairement à la France où l’on rénove beaucoup », explique Anthony Breton. « Le pays est un terrain quasi vierge sur ce sujet-là. Cela fait moins de 10 ans qu’il s’est véritablement lancé dans l’optimisation énergétique, on observe de vraies opportunités de marché en matière d’expertise », complète Ahmed Elkhalil. Et lorsque les équipements – notamment photovoltaïques – sont déjà en place, eux aussi ne sont pas toujours optimisés énergétiquement. L’ensoleillement est tel que ne se pose plus la question d’être rentable avec : les acteurs du marché ne cherchent pas à capter les rayons du soleil de la façon la plus économique et la plus productive là où, en France, la question de produire plus avec le même bout de toit se posera davantage. C’est cette expertise qui avantage les acteurs français sur le marché marocain des énergies renouvelables et notamment solaires. 

Le Maroc, hôte de la COP22, est un acteur clé des énergies renouvelables  

Autre atout des entreprises françaises sur ce marché : la proximité avec le Maroc, aussi bien géographique, linguistique que culturelle, du moins en termes d’affaires. Sur le même fuseau horaire que la France, le Maroc n’est qu’à deux ou trois heures de vol. Le français, parlé ou au moins compris par les Marocains, facilite les échanges. « En plus, beaucoup de Marocains ont étudié en France et connaissent donc bien la culture d’entreprise française », précise Ahmed Elkhalil. D’autre part, sur les affaires, le Maroc a mis en place un grand nombre de réformes fiscales ces vingt dernières années pour attirer les entreprises et investisseurs étrangers.  

Les entreprises françaises sont bien accueillies, mais elles ne sont pas les seules à s’intéresser au marché marocain. De plus en plus d’acteurs ont décelé le potentiel de la zone, notamment sur le sujet de la transition énergétique, et cherchent aujourd’hui à s’y faire une place. Pour autant, les Français gardent l’avantage. « L’image française au Maroc est celle de la garantie, de la sécurité et de la rigueur », souligne le directeur général de Clever Energies. Bien que le contrat de droit marocain soit relativement similaire au français, l’entreprise a fait appel à un expert-comptable pour l’accompagner sur la compréhension des affaires locales, de ses règles juridiques et ses obligations comptables et bancaires. La difficulté porte plutôt sur les taux de change, la variabilité du dirham (la monnaie marocaine) mais aussi au niveau des douanes. « Le pays regarde beaucoup ce qui rentre et ce qui sort de ses frontières. C’est quelque chose à savoir pour éviter de perdre de l’argent. Notre première livraison de LED au Maroc est restée bloquée deux semaines à l’entrée, on a dû payer les coûts de stockage pendant ce laps de temps où nous avons eu beaucoup de paperasse à remplir », illustre-t-il.  

Pour bien s’entourer, le sens du relationnel se révèle indispensable : « L’être humain est au milieu de l’échange commercial au Maroc, par l’accueil, la communication et la mise en relation facile. Beaucoup de choses se font par bouche-à-oreille ». Ahmed Elkhalil recommande justement les foires et salons internationaux pour favoriser les rencontres avec des partenaires locaux : « Cela permet d’y aller par étape, en passant par un revendeur local pour sonder le marché dans un premier temps avant d’étudier l’opportunité de s’implanter directement au Maroc. Ça a un côté rassurant. C’est aussi bénéfique pour les entreprises françaises, pour lesquelles cela représente un moindre coût de commencer par là, que pour les entreprises marocaines qui vendent facilement ». Le Maroc, qui est identifié comme un acteur mondial des énergies renouvelables – en illustre la tenue de la COP22 sur le changement climatique à Marrakech en novembre 2016 – accueille un grand nombre de salons internationaux sur cette thématique. 2022 sera par exemple marquée par le Solaire Expo en juin, ou encore le Salon international des énergies renouvelables en novembre. D’autres événements tels qu’Inspire & Connect Méditerranée le 4 juillet faciliteront les rencontres et échanges entre acteurs français et locaux et aborderont ce type de problématiques cruciales.

Dans sa stratégie énergétique, le Maroc ne compte pas que sur le solaire pour briller côté renouvelable. L’éolien offshore pourrait aussi s’avérer être une ressource intéressante pour ce pays qui bénéficie de 3 500 kilomètres de littoral bien exposé au vent. Le royaume songe également au nucléaire, qui devrait lui permettre de répondre à une problématique urgente, amplifiée par le réchauffement climatique : le stress hydrique. Le Maroc pourrait en effet utiliser l’atome pour l’aider dans le processus de dessalement de l’eau de mer, qui deviendra bientôt indispensable pour répondre au manque d’eau. 

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