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L’hydrogène décarboné est un moteur de souveraineté et de cohésion européenne

Au changement climatique et à ses conséquences violentes s’ajoute désormais une crise énergétique majeure résultant du retour d’une guerre sur le sol européen. L’impératif qui s’impose alors à la France et à l’Europe est d’accélérer pour sortir de notre dépendance aux énergies fossiles.

L’ampleur de ce défi, et la vitesse – moins de trois décennies – à laquelle il doit être relevé, nous oblige, nous européens, collectivement. Il est urgent de ne plus opposer les diverses stratégies énergétiques nationales, mais au contraire de les envisager comme des réponses complémentaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

Le développement de l’hydrogène renouvelable ou bas-carbone doit être vecteur d’une décarbonation en profondeur de nombreux secteurs de l’économie – industrie et mobilités lourdes ou intensives – ainsi que d’une réindustrialisation de l’Union.

L’approche équilibrée prise par la Commission européenne dans son plan RePowerEU pour le déploiement de l’hydrogène (10 millions de tonnes domestiques, 10 millions de tonnes importées) nous apparaît, à ce titre, pertinente : il est en effet primordial de sécuriser une part de production d’hydrogène en Europe afin de ne pas créer de nouvelles dépendances à d’autres pays dans ce domaine, et d’assurer la capacité d’approvisionnement des industries européennes.

Or, cet objectif de production domestique de 10 millions tonnes d’hydrogènes d’ici 2030 représente un besoin en électricité renouvelable d’environ 550 TWh supplémentaires, ce qui est considérable. Dans ce cadre, il apparaît impératif de reconnaître le rôle de l’hydrogène bas-carbone, notamment produit à partir d’électricité nucléaire, aux côtés de l’hydrogène renouvelable, pour l’atteinte de nos objectifs de décarbonation.

En parallèle de cette sécurisation de la production d’hydrogène décarboné, les interconnexions hydrogène (notamment entre la péninsule ibérique et le Nord de l’Europe) constituent à terme un levier de cohésion européenne pour l’atteinte de nos objectifs collectifs de décarbonation. La filière française ne peut qu’y souscrire, si cela sert bien à transporter de l’hydrogène et non des hydrocarbures.

Cela nécessite l’établissement d’une vision de long terme, que nous appelons de nos vœux, avec des garanties sur les flux futurs tant de la part des producteurs (ibériques et nord-africains) que des grands consommateurs industriels finaux (principalement Allemagne).

Tout comme pour l’ensemble des solutions de réduction de notre dépendance aux énergies fossiles, le déploiement de l’hydrogène est un défi aux ordres de grandeur colossaux, mais qu’il faut impérativement atteindre.

A ce titre, opposer au sein de l’Union européenne les différentes stratégies hydrogène nationales, qui sont basées sur des systèmes énergétiques différents, ne fait pas sens. L’ensemble des leviers disponibles doit être mobilisé.

La filière hydrogène française appelle donc à ce que la législation européenne permette réellement de reconnaître l’hydrogène bas-carbone – notamment produit à partir d’énergie nucléaire – comme un moyen indispensable, et complémentaire, de l’hydrogène renouvelable- pour décarboner l’économie européenne.

Elle appelle également à établir dans les meilleurs délais un plan concret de connexion hydrogène entre le Sud et le Nord de l’Europe (qui ne vienne pas justifier l’investissement dans de nouveaux actifs gaziers carbonés).

C’est à ces deux conditions que l’hydrogène pourra réellement devenir le moteur de souveraineté et de cohésion européenne que nous appelons de nos vœux.

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