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Pionnière de l’upcycling, Bilum transforme des toiles publicitaires en sacs et accessoires

Depuis 2005, la maison de création française Bilum récupère des matériaux destinés à être détruits et les transforme en nouveaux objets. Hélène de La Moureyre, la fondatrice, nous parle de sa démarche de sélection des ateliers de confection en France, et de son engagement pour le Made in France. 

Equipe Bilum - Big média

« Rien ne se faisait en France, et je me suis lancée dans l’aventure de l’upcycling des toiles publicitaires géantes », raconte Hélène de La Moureyre. Après une carrière dans l’événementiel, l’ancienne directrice de clientèle se reconvertit en créatrice de sacs et accessoires issus de matériaux de récupération avec la création de Bilum en 2005.  

Animée par l’envie de répondre aux enjeux écologiques, l’entrepreneure a fait de son entreprise la première à recycler des bâches géantes en France, avant de devenir spécialiste de l’économie circulaire. « Il y a dans l’évènementiel énormément d’outils de communication à usage unique, pourtant très solides et intéressants à revaloriser. C’est stimulant de donner une seconde vie à ce qui existe, et possède un intérêt graphique, technique ou historique », constate la fondatrice. Aujourd’hui membre de la communauté Coq Vert de Bpifrance, Bilum s’engage pour la transition écologique. 

« J’ai cherché des ateliers de confection en France avec la même vision » 

En sélectionnant des ateliers de confection en France, Bilum peut garantir des conditions de travail équitables pour ses travailleurs, tout en réduisant son impact environnemental grâce à une production locale. « Ce qui m’a intéressée, c’est toute la dimension sociale, humaine et locale, souligne l’entrepreneure. J’ai cherché des ateliers de confection en France qui ont la même vision et qui partagent avec nous cette expérience de création ». Avec neuf ateliers partenaires dont cinq ESAT (Etablissements ou services d’aide par le travail), la maison de création fait entre autres le choix de la réinsertion sociale. Un engagement fort qui lui permet de confectionner des produits 100 % Made in France, malgré des coûts de production conséquents pour une structure de cette taille. 

Ce qui fait l’authenticité de Bilum, c’est aussi son savoir-faire unique pour des matériaux atypiques : du store d’immeuble haussmannien aux gilets de sauvetage des avions Air France, en passant par des anciennes vestes de la Gendarmerie Nationale, le choix est vaste ! « On est vraiment des défricheurs. On possède notre atelier interne de confection dans lequel on fait régulièrement des essais de matière, même si elles ne sont pas toutes transformables », explique l’experte de l’upcycling. Donner un nouvel usage à du matériel récupéré permet de s’inscrire véritablement dans un schéma d’économie circulaire : « Bilum est considéré comme une entreprise innovante alors que c’est un métier vieux comme le monde, du simple bon sens ! Il y a une forme de nouveauté avec le retour du Made in France, la récupération de matières pour en faire des objets de qualité alors qu’au départ ce sont des déchets », s’enthousiasme la dirigeante, dont le concept vertueux séduit le grand public autant que les professionnels. 

BtoB et BtoC, des marchés complémentaires 

Par le biais de son site e-commerce, Bilum propose des sacs, accessoires et articles d’intérieur aux particuliers. Pour les entreprises, la maison de création française « confectionne l’héritage des marques à travers leurs propres matières », transformant des affiches de campagnes passées ou housses de sièges des TGV 1ère classe en trousses et housses iPad, pour des opérations évènementielles de l’entreprise, désireuse de dotations plus responsables. Le BtoB permet à la firme de travailler des volumes de commandes importants. « C’est le cas de la maison Christian Dior par exemple, pour laquelle nous avons réalisé 5 500 pochettes à partir d’une toile géante de travaux », raconte Hélène de La Moureyre. Les objets issus de ces collaborations sont rachetés par la marque qui les a commandés. Le reste est proposé à la vente au grand public, une manière de rentabiliser le temps passé sur un matériau si spécifique. 

La créatrice en est convaincue, « s’adresser aux particuliers et aux entreprises est très motivant et élargit la palette des possibles ». Un optimisme partagé avec les sept membres de son équipe, qui contribuent à faire évoluer l’offre destinée aux professionnels.  Aujourd’hui, Bilum propose du consulting en recyclage et upcycling et des ateliers de team building de confection d’accessoires. La maison de création pourrait bien grandir prochainement afin d’ajouter à son catalogue de nouvelles matières à valoriser. 

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