Le CEA a redéfini en 2019 sa stratégie patrimoniale, formalisée dans un schéma pluriannuel de stratégie immobilière validé en conseil d’administration. L’objectif est de rénover progressivement le patrimoine vieillissant du CEA et d’améliorer sa performance énergétique. De nombreux travaux sont menés depuis une quinzaine d’années sur l’ensemble des centres CEA pour réduire les consommations énergétiques en récupérant la chaleur fatale d’installations fortement consommatrices, en rénovant les réseaux de chaleur ou encore en réhabilitant les bâtiments pour les amener à de nouveaux standards de performance et de confort.
C’est à l’issue de l’audit énergétique du CEA piloté en 2018/2019 qu’est apparue l’idée de constituer un projet sur la base de la cartographie des usages énergétiques et de gisements d’économie émergeants. Assez rapidement s’est révélée la nécessité d’amplifier, de systématiser les bonnes pratiques repérées un peu partout sur les centres CEA, afin d’inclure la recherche de performance énergétique dans l’ensemble des processus liés au cycle de vie des bâtiments ou des installations.
Ce grand projet de performance énergétique s’appuie sur le réseau des « référents énergies » travaillant sur chacun des centres CEA. L’expertise qu’ils ont accumulée, les réseaux internes qu’ils entretiennent sur le terrain sont des atouts pour déployer les actions du projet.
Concernant les objectifs quantitatifs poursuivis et afin d’être cohérent avec les grands objectifs nationaux (Stratégie Nationale Bas Carbonne, Loi Elan, Paquet Climat…), le projet vise une réduction de consommation et une amélioration de la performance de 3% par an.
Sur le plan qualitatif, le CEA a montré sa capacité à réaliser de belles opérations apportant des gains énergétiques substantiels, telle que la récupération de chaleur de datacenters ou la jouvence de moyens de production centralisés. A présent, ces bonnes pratiques doivent être encouragées dans l’ensemble des processus, et la mise en place d’un système de management de l’énergie est en cours de réflexion au niveau national.
Les actions conduites dans le cadre de ce grand projet de performance énergétique se répartissent en 4 volets.
Le premier volet traite des contraintes et opportunités réglementaires. L’année 2022 est marquée par le décret tertiaire, qui impose aux entreprises de réduire leur consommation énergétique de 40% à horizon 2030. En septembre 2022, le CEA réalisera sa première déclaration. 2022 sera également marquée par le lancement de l’audit énergétique quadriennal qui visera à affiner la cartographie énergétique sur l’ensemble des centres.
Viens ensuite le volet « outillage ». Celui-ci vise la mise en place d’outils de suivi des consommations, dont le tableau de bord énergétique du CEA sera un jalon important. Il comprend également des actions méthodologiques. 2022 sera l’occasion de progresser dans la capacité du CEA à contracter avec la prise d’engagements quantifiés des fournisseurs. Plusieurs réflexions de mise en place de contrats de performance énergétique ont ainsi été initiés au CEA.
Le 3ème volet du projet concerne les actions de performance énergétique. Le CEA dispose d’une démarche rodée depuis une vingtaine d’années, constituée de schémas directeurs patrimoniaux et de projets inscrits dans son plan moyen long terme. Il s’agit désormais de qualifier et de suivre l’avancée des projets contribuant à la performance énergétique du CEA.
Avec le plan de relance, l’année 2021 a été marquée par le lancement de 15 projets répartis sur les centres civils du CEA. 2022 sera marquée par le plan de résilience lancé récemment qui profitera aux centres CEA avec un impact attendu dès cet hiver.
Enfin, le quatrième volet du projet vise à développer les synergies entre les expertises et les réseaux internes au CEA. En levant certains verrous techniques, cette coopération accélère la maturation des réflexions conduites sur les centres et permet à la R&D de mettre en place des démonstrateurs et de s’alimenter en données récupérées au plus près du terrain.